Denrées alimentaires : pas d’arrêt des importations à l’immédiat

Jeudi 25 Septembre 2014 - 20:00

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Le tout se jouerait sur le moyen terme avec l’entrée en service progressive des différents parcs agro-industriels à travers la RDC.

Pour l’heure, l’on table sur des projections plutôt optimistes. Quant au cas du désormais célèbre Bukanga-Lonzo, il est attendu au mois de février prochain 25 000 tonnes de maïs représentant 2 500 camions de dix tonnes qui viendront déverser chaque jour leurs contenus à Kinshasa. Entre les mois de novembre et décembre 2014, le parc de Bukanga-Lonzo produira déjà ses 500 tonnes de légumes par jour.

À cet effet, l’on espère que le marché s’auto-régulera par lui-même en raison de la disponibilité des produits locaux. Les détaillants véreux ne pourront pas verser dans la spéculation des prix, et les catégories sociales les plus vulnérables auront accès à ces produits à bas prix. Puis ce sera le tour des aliments de bétail, au premier trimestre 2015, avant le début très attendu des fermes agricoles qui produiront 45 000 poulets quotidiennement. Le redémarrage de la production nationale, du moins à ce stade, ne permet pas encore d’envisager l’interdiction pure et simple de l’exportation des produits similaires.

Cependant, il y a d’abord une demande locale à satisfaire, et le marché kinois ne peut se contenter de la production cumulée de Bukanga-Lonzo et des provinces agricoles du pays. Mais les experts de la primature proposent de mettre en place des mécanismes en matière d’encadrement des prix. Selon les résultats de quelques études menées par ces experts, les augmentations du rendement ne sont techniquement réalisables que lorsque les investissements correspondent. Et sur ce point, l’on juge indispensable de réaliser des investissements sur les filières prioritaires : 2,7% pour le maïs ; 2,5% pour le riz ; 3,2% pour le manioc ; 3% pour le plantain et 6,5% pour les cultures industrielles.

Le défi prochain est d’améliorer durablement la productivité des filières en renforçant la sécurité et en modernisant les systèmes de production. Il faut aussi s'assurer d'un meilleur accès aux facteurs de production et aux marchés. Enfin, il y a la gouvernance et la sécurité des investissements privés. Tout devrait suivre par après, le pays pourrait tirer des résultats meilleurs dans sa lutte contre l’insécurité alimentaire et la malnutrition.

Laurent Essolomwa