Décrispation politique : les familles des prisonniers d'opinion sollicitent l’intervention de Leila Zerrougui

Samedi 28 Avril 2018 - 14:00

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimableEnvoyer par courriel

 L’implication de la représentante spéciale du secrétaire général de l’ONU en RDC et cheffe de la Monusco auprès des autorités nationales marquerait, a-t-on appris,  la volonté des Nations unies d’œuvrer en faveur de la liberté, de la Justice et des droits de l’homme en Afrique.

 

Le comité des familles des prisonniers politiques en République démocratique du Congo (RDC) a été reçu en audience, en début de semaine, par la représentante spéciale du secrétaire général de l’ONU dans le pays et cheffe de la Monusco. Le comité a notamment fait part à Leila Zerrougui de la situation « injuste et douloureuse » que traversent les prisonniers politiques et leurs familles depuis des années. « En effet, malgré les nombreux appels de la communauté internationale pour l’application des mesures de décrispation politique et d’autres mesures d’amnistie déjà approuvées depuis 2014, rien n’est fait pour leur rendre la liberté », a fait savoir le comité, indiquant que le cas le plus grave était celui d’Eugène Diomi Ndongala, en dépit de la condamnation de la RDC par le Comité des droits de l’homme des Nations unies, à l’issue de sa plainte de 2014.

En effet, par la décision n° 2465/2014, a rappelé le comité des familles des prisonniers politiques, il a été demandé à la RDC de le libérer, d’annuler sa condamnation irrégulière et à l’indemniser. « Bien que la RDC ait été notifiée de cette décision en novembre 2016, presque deux ans après, l’opposant Eugène Diomi Ndongala est toujours otage du régime Kabila, tout en étant hospitalisé depuis deux ans à cause des tortures physiques et morales subies », a souligné ce comité.

Les autres cas épinglés par les interlocuteurs de Leila Zerrougui ont été ceux du bâtonnier Jean-Claude Muyambo qui ferait l’objet de poursuites sur la base de « montages politico-judiciaires qui cachent mal des poursuites politiques ayant souvent trait à l’exercice de la libre expression politique consacrée par la Constitution de la RDC » et de Firmin Yangambi ainsi qu' Éric Kikunda, amnistiés depuis 2014 et détenus « arbitrairement » avec beaucoup d’autres dont les familles font partie de ce comité. «Après que la loi d’amnistie a effacé leurs condamnations injustes prononcées par des tribunaux militaires, tous continuent de purger de très longues peines pour des raisons politiques », ont signifié les familles des concernés.

Intervention personnelle de Leila Zerrougui

 La représentante spéciale du secrétaire général de l'ONU à Kinshasa a été sollicitée par le comité pour intervenir auprès des autorités de la RDC, plus particulièrement la présidence de la République « pour que soit mis un terme aux souffrances de ces hommes et femmes souvent malades, après des années de tortures physiques et morales subies, dont la vie est souvent menacée ». Pour les parents des détenus, les autorités du pays restent sourdes à leurs appels et ceux de la société civile ainsi que de la communauté internationale.

Ces familles estiment que la situation vécue actuellement est d’autant plus grave. Car « la détention injuste des prisonniers politiques de la RDC se poursuit en plein lancement du processus électoral, alors que les mesures de décrispation politique constituent, selon l’opposition politique, la société civile de la RDC et une grande partie de la communauté internationale, un préalable incontournable pour le démarrage d’un processus électoral libre, crédible et démocratique ».

.

Lucien Dianzenza

Légendes et crédits photo : 

Photo: L'Algérienne Leila Zerrougui, nouvelle cheffe de la Monusco/ Photo Radio Okapi-Nations unies

Notification: 

Non