Décrispation politique : Christopher Ngoy, Fred Bauma et Yves Makwambala enfin libérésMardi 30 Août 2016 - 18:31 Il a fallu près de deux semaines pour que les mesures dites de décrispation de l’espace politique soient finalement effectives sur une décision de la Cour suprême de justice. Deux semaines après l’annonce par le gouvernement de la libération imminente de vingt-quatre prisonniers politiques et d’opinion, ce n’est que le 29 août que cette mesure de décrispation politique a finalement été rendue effective. Trois des principaux concernés, en l’occurrence l’activiste des droits de l’homme Christopher Ngoy, Fred Bauma du mouvement pro-démocratie Lutte pour le changement (Lucha) et Yves Makwambala du Collectif des mouvements citoyens (Filimbi, sifflet en swahili) ont finalement recouvré leur liberté sur décision de la Cour suprême de justice à l’issue d’une audience qui, d’après maints observateurs, n’était que protocolaire, question de donner une caution de légalité à la libération desdits prévenus. Une foule en liesse avait porté en triomphe les trois prisonniers qui retrouvent enfin l’air libre après plusieurs mois de détention. Si, pour le militant de la société civile Christopher Ngoy, la Cour a décidé de la levée de toutes les charges retenues contre lui, Fred Bauma et Yves Makwambala ont bénéficié; quant à eux; d’une liberté provisoire après dix-huit mois et quinze jours de détention. En clair, cela veut dire que les poursuites contre eux ne seront pas abandonnées et qu’ils seront toujours mis à la disposition de la justice à chaque sollicitation. Une façon de dire que leur libération n’est pas judiciaire mais plutôt politique. En attendant la libération des autres militants de la Lucha et d’autres prisonniers d’opinion encore en détention, ce mouvement pro-démocratie salue la libération de Fred Bauma et d’Yves Makwambala qu’il considère comme un pas dans la bonne direction. « Nous allons continuer de nous battre pour garantir à chaque Congolais la possibilité de s'exprimer sans avoir peur », a pour sa part déclaré Christopher Ngoy après l’audience ayant conduit à sa libération. Pour rappel, Fred Bauma de la Lucha et Yves Makwambala de Filimbi, arrêtés à Kinshasa le 15 mars 2015 lors d'une rencontre sur la bonne gouvernance en Afrique organisée par le mouvement Filimbi, ont été poursuivis pour complot contre le président Joseph Kabila. Arrêté dans la foulée des émeutes anti-pouvoir de janvier 2015 nées à la suite d'une tentative de révision de la loi électorale, Christopher Ngoy a, quant à lui, été poursuivi pour cinq chefs d’accusation dont l’incitation à la haine raciale et atteinte à la sécurité intérieure de l’État. Alain Diasso Notification:Non |