Débat sur la révision de la Constitution : la majorité présidentielle garde le mutisme

Samedi 5 Avril 2014 - 14:55

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Le débat lancé à Impfondo et à  Dolisie par les sages des  départements de la Likouala et  du Niari sur la révision de la Constitution du 20 janvier 2002, continue de susciter des réactions au sein de la classe politique congolaise.

Dans notre livraison n° 1979  du jeudi 3 avril 2014, nous avons publié les  points de vue de six  dirigeants des partis politiques de l’opposition et un extrait de  la réaction de la diaspora du Niari vivant à Brazzaville. Les démarches amorcées par Les Dépêches de Brazzaville à l’endroit des dirigeants des  formations politiques de la majorité présidentielle sont demeurées infructueuses. Certains d’entre eux disent  qu’ils murissent encore la question avant de s’engager dans le débat.

D’autres affirment qu’ils attendent que la direction politique de la majorité présidentielle arrête un argumentaire commun qui sera relayé par les autres partis de ce groupement politique.  Les arguments avancés par les dirigeants de la majorité présidentielle sont à mettre au compte de la prudence politique ;  la question étant délicate.

Mais, après tout, le débat est déjà lancé. Le silence des partis de la majorité présidentielle n’aide pas la population à comprendre le bien- fondé de la démarche des sages de la Likouala et du Niari. Il s’agit en fait d’expliquer aux Congolais que l’initiative de la révision de la loi fondamentale revient concurremment  au Président de la République et au peuple à travers un  referendum populaire.

Certaines voix, non moins importantes de la majorité présidentielle, se sont associées à cet appel des populations de la Likouala et du Niari. C’est le cas du ministre du Développement industriel, Isidore Mvouba, qui avait annoncé les couleurs sans trop aller dans le fonds du sujet, le 22 mars,  à l’ occasion de l’inauguration de la cimenterie de Dolisie.

 « Le travail amorcé est à poursuivre dans la durée et la continuité. Le chantier Congo est encore vaste et les défis à relever immenses. 2016 n’est donc pas une borne infranchissable. Loin s’en faut. 2016 est un passage vers une synthèse dialectique de la Nouvelle Espérance et du Chemin d’Avenir, en vue de consolider nos acquis et avancer sans coup férir sur le chemin de l’émergence. Il faut atteindre l’autre rive, faire le grand bond en avant et in fine établir le nouveau deal avec le peuple », avait déclaré  le ministre Isidore Mvouba.

Les interventions des cadres et dirigeants de la majorité présidentielle à ce débat aideraient le peuple à comprendre, par exemple,  qu’une loi est élaborée dans un contexte socio-politique donné. Certains impératifs contextuels  peuvent justifier sa révision ou son réajustement en vue de l’arrimer aux nouvelles exigences. À cet argumentaire purement temporel, on ajoute la justification juridique.

Le silence qu’entretiennent, pour l’heure, les formations politiques  de la majorité présidentielle  laisse libre cours aux spéculations. Les partis politiques de toute obédience gagneraient dans ce débat en le faisant de manière impersonnelle et en se fondant sur une démarche juridique.  

Roger Ngombé