Croissance : Standard and Poors revoit à la baisse la note souveraine du Congo

11-02-2015 11:45

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La forte baisse des cours du pétrole a conduit l’agence de notation souveraine Standard and Poors à revoir à la baisse la note à long terme du Congo le 9 février. Le Pays passe ainsi de B+ à B mais toujours avec des perspectives stables. 

L’importante chute des cours du pétrole a conduit l’agence de notation américaine à bouleverser son calendrier de publication des notes souveraines. En effet, le pétrole représentant 80% des exportations congolaises, environ les trois-quarts des recettes étatiques, et comptant pour 60% des résultats économiques du pays, la baisse du prix du baril a donc d’importantes répercussions sur l’économie congolaise.

L’agence qui avait basé ses projections sur des scénarios d’un baril à 105 dollars pour l’année 2015 a dû revoir sa copie en se basant sur un cours du Brent à 55 dollars. L’agence Standard and Poors a revu à la baisse les perspectives de croissance du Congo : celles-ci seraient de 4,9% par an de 2015 à 2017, contre 6,8% anticipé antérieurement. La croissance économique serait soutenue essentiellement par les investissements dans les infrastructures routières et énergétiques ainsi que l’industrie des services, notamment le secteur bancaire.

Le Franc CFA,  indexé à l’Euro, devrait se déprécier face au dollar. Pour 2015, Standard and Poors estime que le Franc CFA devrait se fixer à 591 XAF pour un dollar contre 494 XAF pour un dollar en 2014.  Cette faiblesse du franc CFA face au dollar devrait limiter l’impact économique négatif de la baisse des prix du pétrole, les contrats pétroliers étant libellés dans la devise américaine. L‘économie congolaise devrait poursuivre sa diversification, le secteur pétrolier demeurant encore pour les cinq ans à venir, le secteur économique le plus important. L’agence de notation observe que le mauvais environnement des affaires congolais constitue un facteur de ralentissement du processus.

Le déficit public global devrait s’élever au-dessus des 4% de Produit intérieur brut (PIB) en 2015. Le gouvernement souscrivant des emprunts auprès de la Chine même les années où il dégage un excédent budgétaire, observe l’agence Standard and Poors. Le déséquilibre de la balance des transactions courantes, qui regroupe la balance commerciale et la balance des services, devrait s’accentuer pour atteindre une moyenne de 4,2% entre 2015 et 2018, contre les 2,8% de PIB  anticipés antérieurement pour 2015-2016. 

Rose-Marie Bouboutou