Crise au Rassemblement/aile Kasa-Vubu : Joseph Olenghankoy et Bruno Tshibala à couteaux tirésMercredi 17 Janvier 2018 - 17:40 La controverse suscitée par la marche du 21 janvier prochain met à nu la tension qui couvait déjà entre les deux personnalités qui se disputent le leadership de leur regroupement politique. Entre Joseph Olenghankoy et Bruno Tshibala, tous deux cadres de l’aile dissidente du Rassemblement de l’opposition dont le siège est établi dans la commune de Kasa-Vubu, le courant ne passe plus. En témoignent, les sons discordants qu’émettent les deux acteurs politiques au sujet de la marche du 21 janvier prochain. Le Premier ministre, Bruno Tshibala, en sa qualité de leader de la plate-forme, était le premier à annoncer la tenue de cette marche de soutien au processus électoral en cours. Roger Lumbala, un autre cadre de ce regroupement politique, est par la suite monté au créneau afin de mobiliser les militants pour cette marche dite « verte et pacifique », qui coïncide avec une autre convoquée par le Comité laïc de coordination (CLC), structure proche de l'Eglise catholique. Pour Bruno Tshibala et ses partisans, leur marche vise à promouvoir la paix des âmes au pays, tout en exhortant les uns et les autres à se mobiliser pour la tenue prochaine des scrutins prévus en décembre 2018. De son côté, Joseph Olenghankoy tient un autre discours qui tranche nettement avec les opinions de ses pairs du Rassemblement. Pour lui, il n’est nullement question d’envisager une quelconque marche sous le label du Rassemblement/Kasa-Vubu. Il estime que sa famille politique n’a aucun intérêt à s’engager sur une telle voie tendant à opposer les Congolais entre eux. Il refuse toute logique de confrontation à laquelle pourrait donner lieu une telle démarche dans un contexte social tendu, avec le risque de tout faire chambouler. « Évitons d’affronter les Congolais, de monter les uns contre les autres. Privilégions la voie de la sagesse et de la paix. Je demande au peuple de rejeter toute action qui a pour but de torpiller l’accord du 31 décembre 2016 », avait-t-il indiqué via son compte twitter. Un refus révélateur du climat malsain entre les deux hommes Le refus de Joseph Olenghankoy de s’impliquer dans la manifestation qu’entend organiser son alter ego, Bruno Tshibala, est révélateur du climat malsain qui prévaut dans la direction de ce regroupement politique. L’on ne sait plus aujourd'hui qui l’engage véritablement. La crise de l’ego est bien là, perceptible et manifeste. Ni Bruno Tshibala, ni Olenghankoy, personne ne veut laisser ses plumes dans cette guéguerre qui vire déjà à la confrontation après les propos virulents tenus par Tharcisse Loseke, un proche du Premier ministre à l’endroit de Joseph Olenghankoy. On est bien loin de l'entente parfaite entre les deux hommes après la réunion de Genval (Bruxelles) ayant accouché du Rassemblement, plate-forme de l'opposition cristallisée autour de la personne d’Etienne Tshisekedi. Aujourd’hui, Joseph Olenghankoy préside le Conseil national de suivi de l’accord du 31 décembre 2016, poste qui lui revenait de plein droit en tant que président du Comité de sages. Pour sa part, Bruno Tshibala gère au quotidien le pays comme Premier ministre, après l’éclatement du Rassemblement originel né dans la capitale belge. La controverse suscitée par la marche du 21 janvier prochain met à nu la tension qui déjà couvait entre les deux personnalités. Une occasion pour leurs partisans de se tirer à boulets rouges. Chez les proches du Premier ministre, on laisse entendre que Joseph Olenghankoy n’a pas qualité à interdire cette marche pour autant qu’il a été nommé au poste de président du Comité des sages par Bruno Tshibala, en sa qualité de porte-parole du groupe de Genval. Et d’après les textes régissant ce regroupement, c’est le porte-parole désigné depuis Genval qui coordonne ses activités, entend-on dire. « Et selon la théorie de l’acte contraire, Bruno Tshibala peut aussi le démettre du poste de président du Comité des sages », argue-t-on. Des propos que refuse d’admettre Joseph Olenghankoy pour qui Bruno Tshibala n’est qu’un simple porte-parole nommé par Étienne Tshisekedi et, par conséquent, ne peut prétendre exercer une quelconque tutelle sur sa personne. C’est plutôt lui, en tant que président du Comité des sages, qui a la latitude de nommer n’importe quel porte-parole. Dossier à suivre. Alain Diasso Légendes et crédits photo :Joseph Olenghankoy Notification:Non |