CPI : Bosco Ntaganda fait la grève de la faim

Mercredi 14 Septembre 2016 - 17:14

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Dans une déclaration lue mardi par son avocat à l'audience, cet ancien chef de guerre affirme se sentir trop faible sans grande capacité de réfléchir. Ce qui l’astreint à ne plus assister aux procédures judiciaires liées à son procès.

Coup de théâtre à la Cour pénale internationale (CPI) où comparaît, depuis plus d’un an déjà, le prévenu Bosco Ntaganda. Ce dernier qui a entamé, depuis quelque temps, une grève de la faim en protestation contre ses conditions de détention a crée la sensation le 13 septembre en refusant de se présenter devant les juges. Il en était au sixième jour de sa grève de la faim. C’est par vidéo conférence qu’il a donné les raisons de son refus d’assister aux procédures, lesquelles procédures ont été rapportées en la salle d’audience par son avocat Stéphane Bourgon. « Je suis un révolutionnaire (…)  je n’ai pas peur de mourir. Je me sens trop faible. Je n'ai plus la capacité de réfléchir, ce n'est plus Bosco qui est devant vous », a-t-il déclaré dans cette vidéo tout en reprochant aux juges de ne pas avoir fait d’enquête approfondie, « preuve que tout ce qui se passe ici n’est qu’un spectacle ». 

Pour la Cour, la dépression que semble afficher Bosco Ntaganda n’est qu’une tactique de manipulation visant à arrêter la procédure enclenchée à son encontre. C’est ainsi qu’elle a rejeté une demande expresse de la défense pour ajourner le procès jusqu'à lundi prochain. En lieu et place, la Cour a plutôt ordonné à ce que le prévenu subisse un examen médical tout en maintenant les restrictions qui sont lui imposées. Elle a balayé d’un revers de main tous les reproches que Bosco Ntangada lui a faits, notamment le fait de l’empêcher de communiquer avec l’extérieur. Le fait d’être soupçonné d’avoir interféré sur les témoins depuis sa cellule grâce à plusieurs intermédiaires contactés par téléphone explique les réticences de la Cour à lever cette restriction. Le prévenu ne pouvait jusque-là que téléphoner à sa femme et à sa mère, une heure maximum par semaine. Et depuis que les juges ont décidé le 7 septembre de prolonger cette sanction, Bosco Ntangada ne quitte plus sa cellule, fait la grève de la faim et refuse de prendre ses médicaments. 

Pour rappel, Bosco Ntangada surnommé le « Terminator » est accusé de treize crimes de guerre et cinq crimes contre l'humanité, dont des meurtres, pillages, attaques contre des civils, viols et esclavage sexuel, commis par ses troupes entre 2002 et 2003 en Ituri, dans le nord-est de la RDC.

Alain Diasso

Légendes et crédits photo : 

Bosco Ntangada

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