Cours du marché : le prix du maïs fait grincer les dents

Mercredi 15 Janvier 2014 - 18:05

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De nos jours, le maïs est devenu la première céréale mondiale devant le riz et le blé. Il est cultivé dans plus de cinquante pays des cinq continents. Consommateur de maïs, le Congo ne compte pas parmi les plus grands producteurs de cette céréale.

Le maïs en quelques mots

Le maïs est une plante tropicale annuelle originaire d’Amérique. Il a été découvert par Christophe Colomb. Riche en protéines, en fer, en calcium et en fibres…, le maïs est principalement utilisé dans l’alimentation animale et humaine, dans les industries agroalimentaires. Très polyvalent, il se consomme sous de multiples formes. Doux, avec de beaux grains blancs à la texture fine et croquante, il est exclusivement destiné à l’alimentation humaine. Il peut être mangé en entier sur épi, congelé, en conserve, ou soufflé, ainsi qu'en grains dans les salades. Réduit en farine, il sert de base à des bouillies ou des galettes. Le pop-corn est du maïs éclaté. Les résultats d’une étude épidémiologique ont démontré que la consommation des grains entiers diminuerait les risques de maladies cardiovasculaires, de diabète, de certains cancers et d’obésité.

Une ressource incontournable pour l’élevage des animaux

Le maïs est un véritable pilier de l’alimentation animale et un gage de qualité des viandes produites. Le maïs grain ou fourrage est apprécié par les éleveurs pour son apport énergétique élevé. C’est ce qui explique le besoin en maïs exprimé par le Congo en 2013 : 80 000 tonnes de maïs uniquement pour la fabrication d’aliments de bétail. « Le maïs constitue l’ingrédient essentiel dans la fabrication d’aliments de bétails. Il y entre à hauteur de 60 ou 70%. La couverture nationale ne pouvant pas répondre à cette forte demande, une bonne partie du produit a été importée », a indiqué le directeur de la commercialisation des produits agricoles, Ambroise Loufouma.

« Certes,  la qualité des produits issus d'animaux élevés au maïs n'est plus à démontrer, mais le prix du quaker sur le marché, 400 FCFA, ne nous arrange pas du tout », s’est plaint un fermier.

Les grands bassins de production

Bien que le maïs soit disponible sur toute l’étendue du territoire congolais, il existe cependant des grands sites de production, qui influent sur son prix : le Pool Nord (Ngabé, Mbé, Inoni et Imvoumba), Ewo dans la Cuvette centrale, et la Likouala. À ces grands bassins s’ajoute celui de Malolo, dans le département du Niari, exploité depuis l’an dernier par les Sud-Africains. « L’État leur a accordé des terres par concession. Sur une exploitation de 60 hectares mise à leur disposition, ils ont pu produire 2 300 tonnes de maïs l’année dernière. S’ils pouvaient exploiter toute la superficie demandée, on atteindrait un tonnage important », a regretté le directeur de la commercialisation. Notons que la production annuelle issue de toutes ces zones de production est estimée à moins de 20 000 tonnes. Cette faible capacité de production ne permet pas de répondre aux besoins annuels estimés à 100 000 tonnes. « Pour couvrir les besoins, nous importons une très grande partie de la RDC », a-t-il ajouté. En raison de la fraude qui gangrène ce trafic, les données sont presque indisponibles.

Mode de distribution et difficultés rencontrées

Brazzaville est la principale destination du produit. L’avenue de la Reine-Ngalifourou à Ouenzé, dans le cinquième arrondissement, constitue le principal point de chute et d’approvisionnement. On peut aussi citer d’autres petits points de vente tel que le marché du lycée Thomas-Sankara, le nouveau marché du pont de Mikalou, le terminus Mikalou et la Tsiémé. Faute d’espaces appropriés dans les marchés pour décharger leurs marchandises, les grossistes ont tendance à créer des sites informels et occasionnels leur permettant d'écouler rapidement leurs produits.

«Il y a des tas de maïs en épi pour 250 et 500 FCFA. Ces prix sont fixés en fonction des dépenses effectuées : prix d’achat de la marchandise quantifiée dans un véhicule marque 4X4, 100 000 FCFA. Le prix de la course varie entre 90 000 ou 120 000 FCFA selon la distance », a expliqué un grossiste qui a requis l’anonymat.  « Sur la route vers Brazzaville, on peut perdre 10 000 voire 15 000 FCFA exigés par les agents de la sécurité routière. Les 7 000 FCFA que je paye au propriétaire de la parcelle qui me sert au commerce fait partie des dépenses », a-t-il ajouté.

C’est sur ces marchés particuliers que revendeurs et consommateurs de Moungali, Poto-Poto, Bacongo, Mfilou, Makélékélé ou Madibou s’approvisionnent.

L’assistance de l’État aux producteurs

La politique du gouvernement consiste à apporter de l’encadrement, de l’équipement à travers la création de centres de mécanisation et l’acquisition de tracteurs. Dans le cadre de la politique relative à la sécurité alimentaire, le gouvernement dote les acteurs de semences de bonne qualité. Ceci, grâce aux partenariats signés avec le Centre national de semence améliorée de Loudima, qui est spécialisé dans la recherche agronomique. « Ce que nous faisons n’est peut-être pas suffisant, mais nous nous sommes engagés à donner des facilités aux gens qui s’intéressent à l’agriculture », a conclu Ambroise Loufouma.

En attendant d’arriver à une production maximale, nombreux sont les Congolais qui continuent à considérer le maïs comme un aliment de luxe. Surtout en raison de sa rareté sur le marché. Avis aux acteurs et décideurs concernés.

Lopelle Mboussa Gassia

Légendes et crédits photo : 

(© FR)