Cours du marché : la flambée du prix du poisson inquiète

Mercredi 16 Mars 2016 - 15:45

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Depuis un moment, acheter du poisson fumé ou d’eau douce sur le marché, donne du fil à retordre à bon nombre de ménage qui désire consommer frais. Actuellement, la mallette de 35000 est vendue à 70.000FCFA. Les tas dont les prix oscillent entre 1000FCFA et 2500FCFA ont considérablement diminué de volume. A quoi est réellement due la spéculation autour de ce produit tant prisé et nécessaire pour une alimentation équilibrée ?

D’emblée, une vendeuse de poisson au marché de Ouenzé a réagi en ces termes : «je suis obligée de diminuer le nombre de poissons qui forment un tas, parce qu’il me faut quand même avoir du bénéfice. Il y a deux semaines j’ai acheté la mallette à 40.000 FCFA et actuellement elle revient à 65.000 FCFA, voire 70.000 FCFA. Voyez-vous ? ».

Fethy,  une consommatrice de poisson exprime sa désolation face à la montée vertigineuse du prix de ce produit. « Chez moi, je prépare de moins en moins le poisson à cause de son prix devenu exorbitant. Pour joindre les deux bouts du mois, je dois éviter de faire trop de dépenses ».

Abordé à ce sujet, le directeur du Contrôle, demande, qualité et sécurité alimentaire au ministère de la Pêche et de l’aquaculture, Maurice Nkaya, a évoqué deux faits qui, selon lui, sont à l’origine de l’augmentation des prix du pousson.

Il s’agit, en premier lieu, de l’insuffisance de la production locale. Quand la demande est supérieure à l’offre, automatiquement, les prix augmentent, a-t-il reconnu. Le second serait  dû au phénomène dit « bissombéla », selon lequel, le produit n'est pas directement vendu par le grossiste mais passe par plus d'un revendeur.

« Il suffit d’observer quand le bateau accoste au port de Yoro. Toute la marchandise d’un pêcheur peut être consignée par une seule personne avant même que ce dernier ne donne son prix. Après un compromis entre les deux, ce commerçant revend le poisson sur place, mais plus cher. C’est ça la triste réalité », a-t-il déploré.

 « C’est au ministère du Commerce de prendre ses responsabilités vis-à-vis de ce phénomène. Ce n’est pas à nous producteurs de régler cette situation. L’effort que nous devons faire c’est d’augmenter la production », a indiqué le directeur du contrôle, démarche qualité et sécurité alimentaire au ministère de la Pêche.

Réagissant à ces propos, le directeur général du Commerce intérieur au ministère du Commerce et des approvisionnements, Michel Kounga, a relevé que son département n’intervient pas dans la fixation des prix à ce genre de produit. « Les homologations sont faites sur une certaine base à savoir, les coûts d’importations et d’approche. Pour le cas précis, c’est difficile », a-t-il déclaré.

Quant au directeur des Approvisionnements, de la distribution et des prix au même ministère, Gaspard Mouyabi Mbaya, il a, pour sa part, précisé : « les produits de la pêche locale ne sont pas des produits industriels où, vous avez tous les éléments qui permettent de déterminer le prix. Par le passé, ce sont les conseils départementaux et communaux qui fixaient les prix grâce à la mercuriale, mais le système n’existe plus ».

Des initiatives pour combler le déficit

Pour faire face au déficit de 40.000 tonnes de poissons par an, le Congo outre sa politique d’importation (Sénégal, Namibie et Norvège), est en train de mettre en œuvre un projet de développement de la pêche et de l’aquaculture continentale conjointement financé avec le Fonds international de développement agricole (Fida).

Ce projet vise entre autres à accroître les revenus des petits pêcheurs tout en favorisant une gestion durable des pêcheries et assurer une pêche plus productive. Il s’agira aussi de moderniser la transformation et la commercialisation des produits halieutiques dans les départements de la Cuvette, la Cuvette-Ouest, la Sangha et les Plateaux, au nord du pays, alors que des partenariats sont en cours d’étude sur ce domaine avec l’Italie, l’Espagne et la Chine, des partenariats sont en cours d’étude.

Le secteur de la Pêche et de l’aquaculture en République du Congo est potentiellement porteur et vecteur de la croissance et de l’emploi. Le pays possède, en effet, une façade maritime de 170km sur l’atlantique avec une zone économique exclusive de plus de 60.000km2 et, un plateau continental d’une superficie de 11.000km2. Si toutes ces richesses étaient mises en valeur, le Congo qui envisage l’émergence à l’horizon 2025, pourrait atteindre l’autosuffisance alimentaire.

Lopelle Mboussa Gassia

Légendes et crédits photo : 

poisson fumé déballé photo adiac

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