Conservation de la nature : un important réseau de trafic d’ivoires démantelé en RDC

Samedi 13 Février 2016 - 14:12

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Le Fonds mondial pour la nature (WWF) félicite le gouvernement de la RDC pour avoir réussi ce coup, qui a permis de saisir 30 kg de pointes d’ivoire et ornements, et à procéder à l'arrestation de trois trafiquants.

 

La police a lancé, le 4 février, une opération qui a permis de saisir 30 kg de pointes d’ivoire et ornements, et à procéder à l’arrestation de trois trafiquants, qui sont en garde à vue. Pour le WWF, qui s’est félicité de cette action menée grâce à un programme d’application de la loi soutenu par cette ONG internationale active dans le domaine de l’environnement et de la conservation de la nature-le WWF, et ses partenaires locaux, les autorités de la RDC viennent ainsi d’infliger un coup dur sur le commerce illicite d’ivoire, en démantelant cet important réseau de trafic d’ivoire. « Cette action montre que les trafiquants d’ivoire ne peuvent plus compter sur l’impunité pour leurs crimes dans le pays et démontre qu’avec détermination, nous pouvons avoir du succès dans le combat que nous menons contre la criminalité sur la faune, en RDC », a déclaré le directeur de la conservation du WWF-RDC, Bruno Perodeau.

La forêt dense du Congo, qui abrite l’éléphant africain de forêt dont les deux tiers de cette espèce se trouvent en RDC, a rappelé WWF dans un communiqué publié le 12 février, est la deuxième plus grande forêt tropicale dans le monde. Par ailleurs, a souligné l’ONG internationale, le braconnage des éléphants se poursuit à grande échelle. Pour cette association, si le braconnage décrié n’est pas arrêté, l’espèce pourrait presque disparaître de la RDC dans un avenir proche, comme cela a été le cas de plusieurs autres espèces emblématiques, tel que le rhinocéros blanc du Nord. « Lorsque les autorités de la RDC et les organisations de la société civile travaillent ensemble pour lutter contre le commerce illégal d’espèces sauvages, tout le monde y gagne, et les criminels perdent. Si de tels efforts sont maintenus et amplifiés, cette lutte en cours suscitera une nouvelle source d’espoir à préserver le pays de la rapide diminution d’éléphants », a, pour sa part, prévenu le chargé du projet de conservation des écosystèmes forestiers d’Afrique centrale (Cafec) au WWF/RDC, Jordan Kimball.

Un Plan national d’action sur l’ivoire

La RDC, note-t-on, en tant que pays prioritaire dans la lutte contre le trafic illégal d’ivoire, a été priée par le Comité permanent de la convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore (Cites) sauvages menacées d'extinction, de fournir, en juillet 2014, un Plan national d’action sur l’ivoire. Comme la RDC n’avait pas finalisé son plan dans les délais convenus, le Secrétariat de la Cites avait recommandé, en mars dernier, que les pays membres suspendent le commerce des spécimens d’espèces figurant sur la liste Cites avec le Congo. Face à la menace de sanctions, rappelle le WWF, la RDC a commencé à agir en procédant à la mise en œuvre de son plan, et elle est maintenant en train d’aider à réprimer les réseaux de trafic d'ivoire. « Ceci nous montre qu’une action forte et décisive de la Cites peut amener à des résultats de conservation à impacts réels sur le terrain », s’est réjoui le WWF.

Pour le Responsable des politiques pour l’initiative du WWF contre la criminalité faunique en Afrique centrale, Alain Ononino, en effet, cette action est une étape importante, cependant la RDC doit fournir plus d’effort, y compris la fermeture de ses marchés locaux illicites d’ivoire et l’augmentation de ses opérations anti-braconnage.

Le WWF a rappelé que le trafic international impliquant des espèces intégralement protégées, tel que le trafic illégal d’ivoire, est puni encore plus sévèrement de cinq à dix ans de prison et/ou d’une amende de 25 à 100 millions de francs congolais (27000 à 110000 dollars américains). Alors que, conformément à la loi congolaise de 2014 sur la faune en RDC, toute personne reconnue coupable d’avoir tué, blessé, capturé ou encore en possession d’un animal entièrement protégé, y compris l’éléphant, encourt une peine de prison, d’un à dix ans et/ou une peine d’amende de 5 à 10 millions de francs congolais (5500 à 11000 dollars américains).

Lucien Dianzenza

Légendes et crédits photo : 

Des pointes d'ivoire arrangées pour être brûlées au Congo-Brazza

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