Congo-FMI : la date de conclusion du programme fixée au 3 septembre prochain

Jeudi 20 Juillet 2017 - 12:00

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Le gouverneur de la BEAC et président de la Cobac, Abbas Mahamat Tolli a annoncé le 19 juillet à N’Djamena, au cours d’une conférence de presse tenue en marge du Forum « Justice et Banque dans la Cémac », que la date indicative pour la conclusion du programme entre le Congo et le Fonds monétaire international (FMI) serait fixée au 3 septembre de cette année. 

« Aujourd’hui, nous avons déjà quatre pays qui sont en programme (Cameroun, Gabon, Centrafrique et le Tchad). Au niveau de la Guinée, la mission du FMI est déjà en place. En ce qui concerne le Congo, les échanges avec le ministre des Finances révèlent que les échéances électorales en cours dans ce pays ont dû retarder le processus », a déclaré le président de la Cobac à la presse.

D’après Mahamat Tolli, le ministre des Finances du Congo devrait se rendre sous peu à Washington pour finaliser les discussions, ce qui veut dire que tous les pays doivent aller en programme selon l’approche régionale, sauf que les discussions se font de façon individuelle avec le FMI.

En effet, ces programmes de réformes souhaitées remontent au sommet de Yaoundé tenu en décembre 2016. Les résolutions issues de cette rencontre des chefs d’Etat de la sous- région d’Afrique centrale avec les institutions de Bretton Woods ne laissent aucune place à l’ambigüité sur les démarches que les pays doivent entreprendre. Il s’agit notamment des démarches collectives à entreprendre concernant les finances publiques et la consolidation du volet de la coopération internationale, mais aussi de la stabilité financière et des besoins extérieurs.

En situation difficile depuis quelque temps, le Congo Brazzaville a récemment fait l’objet d’une mission d’inspection du FMI. L’institution de Bretton Woods a mené son enquête et entamera sous peu les discussions avec l’Etat congolais pour le lancement d’un programme de financement.

 L'institution prévoit, dans le cadre de programme, un appui financier pour ce pays qui traverse depuis près de deux ans, tout comme la Guinée Equatoriale, une importante crise économique et financière.

Du 20 février au 8 mars derniers, une équipe du Fonds a séjourné dans le pays où elle a tâté la situation de l'économie nationale et entamer les discussions avec les autorités locales sur un ensemble de mesures qui pourraient être appuyées par le FMI. Le constat issu de cette mission serait, selon l’institution de Bretton Woods, sans appel.

La baisse des prix internationaux du pétrole fait subir des difficultés considérables à l'économie de la République du Congo, qui s'est fortement contractée en 2016. Le choc pétrolier a coïncidé avec les efforts du gouvernement visant à améliorer l'infrastructure du pays et à augmenter les salaires des fonctionnaires.

 « L’une des conséquences de cette situation, les marges de manœuvre du gouvernement ont été érodées. Les réserves internationales imputées de la République du Congo sont tombées à 2 mois d'importations, tandis que les prêts improductifs ont augmenté du fait de l'accumulation des arriérés du gouvernement qui a affaibli les entreprises privées », indiquait Abdoul Aziz Wane qui a conduit la mission du FMI au Congo.

« C’est un engagement pris au niveau  régional. Dans tous les cas, c’est le président Denis Sassou N’Guesso qui est  le chef de fil des réformes  économiques de la sous-région ; c’est Pierre Moussa qui se trouve à la tête de la Commission de la Cémac et bien évidement le ministre Calixte Nganongo qui préside le comité des ministres de  l’UMAC. C’est dire que le Congo est la locomotive des réformes envisagées et donc par ricochet ce pays doit aller au programme puisque les décisions ont déjà été engagées et il ne reste plus que la conclusion », a fait savoir Mahamat Tolli.

Selon le FMI, les impératifs pour le gouvernement congolais sont désormais la nécessité d'un ajustement budgétaire en vue de renforcer la confiance des investisseurs, la contenance de la dette publique à des niveaux durables, ainsi que la stimulation de la croissance.

Face à cette situation, l'Etat congolais tente depuis de limiter les dégâts en diminuant les dépenses. Une de ses pistes a été l'audit de la fonction publique pour « traquer » les fonctionnaires fantômes ou fictifs, question de réduire sa masse salariale. Les autorités congolaises tentent également dans ses dépenses, de donner la priorité aux projets d'investissements, tout en sécurisant les filets sociaux, une alternative qu’apprécie bien l’institution financière internationale.

Toutefois, évoquant de son côté la rumeur d’une éventuelle dévaluation du FCFA qui ne concerne que les pays de la Cémac, le président de la Cobac a précisé qu’il n’en était pas question. Car, a-t-il précisé, au regard des fondamentaux de la Cémac, comparativement en 1994, la taille des économies de la sous-région a bien connu des réformes liées aux critères de convergences, au niveau des réserves estimées aujourd’hui à plus de 60%.

« Les mesures en phase pour les perspectives à venir font que nos réserves pourraient atteindre même les 80%. Le but étant de susciter une croissance soutenue, de soutenir ses réserves et chercher à diversifier nos économies », a rassuré le président de la Cobac ajoutant que l’un des problèmes qui s’imposent c’est l’investissement dans le capital humain.

 

 

 

Guy-Gervais Kitina

Légendes et crédits photo : 

Abbas Mahamat Tolli; Le staff dirigeant de la COBAC lors de la conférence de presse/ photos Adiac/ guy-gervais Kitina

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