Congo-Bénin : une liste bancale pour préparer les éliminatoires du Mondial 2018

Samedi 10 Octobre 2015 - 12:45

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C’est un groupe restreint qui a embarqué vendredi matin de Roissy : neuf Diables rouges ont rallié Brazzaville pour préparer, mardi prochain face au Bénin, le deuxième tour préliminaire des éliminatoires de la Coupe du monde 2018. De quoi raviver les inquiétudes des supporteurs et relancer le débat sur le cas Claude Le Roy.

A l’heure de préparer leurs débuts dans les éliminatoires de la Coupe du monde, la liste des Diables rouges convoqués pour affronter le Bénin le 13 octobre à Kintélé, a de quoi inquiéter les observateurs et supporteurs du Congo. Plus que bancale, la sélection élaborée par un Claude Le Roy en fin de contrat est même incompréhensible.

Alors que le championnat national est arrêté depuis de longs mois, et ce pour la deuxième année consécutive, cette liste de 25 joueurs est constituée de onze joueurs locaux, qui seront également appelés à jouer le 10 contre le Gabon pour préparer le dernier tour qualificatif du Chan. Et parmi ces onze éléments, on dénombre sept joueurs de l’équipe U23 qui n’a pas su se hisser sur le podium des Jeux africains et un joueur blessé, qui se soigne actuellement au Maroc (Cesair Gandzé).

Reste donc 14 joueurs, auxquels il faut retrancher Delvin Ndinga, qui a déclaré forfait en raison d’une luxation à l’épaule et le duo Bahamboula-Samba, qui a refusé la main tendue du Congo. Ce qui était couru d’avance, sauf, apparemment pour Claude Le Roy, dont les choix prêtent plus que jamais à débat.

Si Brice Samba junior n’a pas répondu à nos sollicitations pour faire le point, Dylan Bahamboula avait été clair lors de sa convocation, avec Jules Iloki, pour la Guinée Bissau. Le plus paradoxal dans tout ça est de constater qu’entre Bahamboula qui tarde à briller au Paris FC et Iloki qui casse la baraque à Nantes, Claude Le Roy a préféré coucher le nom du premier sur la liste des convoqués. Le Sénégal, qui convoite également Iloki, appréciera. Les supporteurs congolais, beaucoup moins.

Des onze joueurs restant sur la liste, Mafoumbi est au chômage prolongé (et doit s’interroger sur l’efficacité des réseaux du sélectionneur national), Durel Avounou, malgré un potentiel certain, n’a pas encore joué avec la réserve de Caen, Hardy Binguila est régulièrement titulaire, mais avec la CFA d’Auxerre, et  Philtzérakd Mbaka est dans la même situation à Getafe.

Chez les joueurs « confirmés », c’est à peine mieux puisque Thievy Bifouma vit un calvaire individuel et collectif à Grenade, et qu’Arnold Bouka Moutou a perdu sa place de latéral gauche (son vrai poste) au SCO d’Angers. Seuls Marvin Baudry, Fodé Doré et Prince Oniangué, malgré des prestations inégales à Reims, sont des titulaires réguliers dans leurs clubs.

Mais alors, comment comprendre que d’autres Congolais soient titulaires dans leurs clubs, mais ne figurent pas, ou plus, sur les listes du sélectionneur national, dont la mission est de composer la meilleure équipe possible ? On pense en premier lieu à Francis N’Ganga et Jordan Massengo, cadres incontestés au Sporting Charleroi et à l’Union Saint-Gilloise, voir à Chris Malonga, titulaire à Laval. Pourquoi Rahavi Kifoueti, sélectionné alors qu’il jouait en National, n’est plus appelé alors qu’il  évolue désormais en première division bulgare (1 but et 1 passe décisive en 5 apparitions avec le Botev Plovdiv) ?

Pourquoi ne pas profiter de cette date amicale, dont c’est pourtant l’utilité, pour tester un joueur comme Yves Pambou Loembet, qui commence à s’imposer au DAC Dunajska Streda ? Certes, la Slovaquie n’est pas un grand pays de football, mais le profil de ce milieu de 19 ans, formé à Nantes et passé par la Reggina en Italie, ne devrait-il pas soulever davantage d’intérêt chez un technicien ? Pourquoi ne pas profiter non plus de cette date pour relancer un garçon comme Maboulou, certes en perdition à Bastia, mais qui n’a probablement pas perdu son football pour autant ? Croisé en zone mixte à Angers samedi dernier, ce dernier assurait ne plus avoir de nouvelles du sélectionneur depuis l’avant CAN 2015…

Inconnu du grand public, Offrande Zanzala semble également l’être du sélectionneur national, qui n’a jamais sélectionné ce jeune attaquant né en 1997 à Brazzaville et sociétaire de Derby County où il a signé pro en mars 2015. N’est-ce pas le travail du sélectionneur national de repérer et de convaincre des jeunes joueurs à fort potentiel ?

Beaucoup de questions qui interpellent sur la situation de Claude Le Roy dont le contrat expire le 5 décembre prochain. En rupture avec la plupart de ses cadres (Bifouma, Oniangué, Moubio, N’Ganga, Ondama,…, la liste est longue) mais aussi avec les membres de son staff technique et avec plusieurs dirigeants du football congolais, le « Sorcier Blanc » n’est plus l’homme de la situation. Et sa présence sur le banc face au vainqueur de Sao Tome-Ethiopie pourrait être préjudiciable pour les Diables rouges.

Qui, alors, pour le remplacer ? Si nos confrères d’Africatopsport évoquent le souhait des cadres de l’équipe de voir Sébastien Migné prendre le relais, la tendance du vestiaire pencherait plutôt en faveur d’Isaac N’Gata. Le Congolais pourrait ainsi assurer l’intérim en novembre et au-delà. Les dirigeants auront (un peu) de temps pour choisir un nouveau sélectionneur puisque les Diables rouges retrouveront le terrain en mars 2016 (le 23 en Zambie puis le 27 à Kintélé). Car quelle que soit l'identité du futur sélectionneur, les Diables rouges doivent être présents à la CAN 2017.  

 

Camille Delourme

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