Concertations nationales: la dernière ligne droiteMardi 24 Septembre 2013 - 16:00 Censées prendre fin le 22 septembre, ces assises devront se poursuivre jusqu’au 28 septembre, le temps de permettre aux états généraux de peaufiner leurs rapports au présidium qui se chargera de les transmettre au chef de l’État. Jusqu’au 22 septembre initialement fixé pour la fin des travaux, les concertateurs étaient encore loin de terminer leurs rapports censés couronner les cogitations amorcées dans les différents ateliers et états généraux. Comme il fallait s’y attendre, une rallonge de six jours est venue soulager les participants obligés de faire le maximum pour que d’ici le 28 septembre, tous les documents nécessaires soient apprêtés. «Tout est mis en œuvre pour que cela se termine dans les délais impartis. Tous les groupes thématiques auront remis leur rapport au présidium à la fin du week-end, au plus tard lundi », a indiqué le coordonateur de la cellule de communication du secrétariat technique chargé de l’organisation de ces assises. Des échos en provenance des différents sites où sont installés les groupes thématiques, il ressort que des avancées significatives ont été engrangées à la lumière des débats engagés dans différents secteurs de la vie nationale. Les rapports issus de différents ateliers ont, en effet, été transmis au niveau des coordinations des groupes thématiques censés dégager des points de convergences devant être coulés sous la forme des recommandations. On ose croire que la semaine qui commence sera déterminante dans les cinq groupes thématiques qui devront adopter leurs recommandations et résolutions. Ces dernières, d’après des sources, subissent déjà un dernier toilettage avant leur adoption en plénière et leur transmission au chef de l’État, initiateur desdites concertations et garant de la Nation. Il lui appartiendra de faire des propositions concrètes à soumettre aux deux chambres législatives afin de faire revêtir le travail qui a été fait d’un sceau légal. Quant aux points de divergences qui auront émaillé les discussions dans les groupes thématiques, ils seront soumis à l’arbitrage du présidium, précise-t-on. À la thématique « Gouvernance et réformes institutionnelles », certaines questions continuent de diviser opposition et majorité, notamment la libération de certains prisonniers, l’ouverture d’un certain nombre de procès pour certaines personnes et l’amélioration de la vie sociale du militaire. Les deux camps politiques ont, toutefois, convergé leurs vues sur la nécessité de poursuivre la construction des infrastructures de base (hôpitaux, écoles, etc.), tout en laissant en suspens les questions liées à la légitimité et à la légalité du pouvoir. Pas de gouvernement d’union nationale À la thématique « Désarmement, démobilisation, réintégration sociale et rapatriement des groupes armés », il est à ce stade question de dresser le rapport-synthèse des travaux articulé sur deux options phares : la nécessité de renforcer le système de défense de manière à annihiler toute velléité de gestation d’autres armés et l’appropriation par le gouvernement de ses ressources internes aux fins d’autonomisation. Une option qui cadre avec l’idée du renforcement des capacités de mobilisation des recettes de l’État afin d’élargir l’assiette fiscale soulevée au groupe thématique « Économie, secteurs productifs et finances publiques ». Au groupe thématique « Conflits communautaires, paix et réconciliation », on en est à l’étape des propositions et recommandations après avoir dressé la cartographie des conflits effectifs ou latents et relevé leurs causes profondes. Aussi pour résoudre la problématique des conflits communautaires en RDC, les participants ont-ils proposé le renforcement de la cohésion interne entre les provinces et les différentes communautés locales. Les acteurs politiques souvent à la base des tensions ethnico-tribales ont été exhortés à s’engager pour ne plus créer des frustrations entre les communautés. Au groupe thématique « Désarmement, démobilisation, réintégration sociale et/ou rapatriement des groupes armés », c‘est un peu la veillée d’armes en attendant l’adoption des recommandations. L’opposition qui cherchait à y associer les groupes armés n’a pas eu gain de cause après que le gouvernement a levé l’option de leur non-participation. En tout état de cause, c’est sur un arrière-gout d’inachevé que sont attendues dans les prochaines heures les conclusions de ces concertations nationales. Abordées partiellement ou encore superficiellement dans certains ateliers en raison du délai court leur imparti, certaines thématiques requièrent encore un examen en profondeur au niveau des commissions permanentes de l’Assemblée nationale et du Sénat. Nulle part il a été question de former un gouvernement d’union nationale ou de salut public. De quoi frustrer tous ceux qui se sont rués vers ces assises dans la perspective d’un repositionnement éventuel. Alain Diasso Légendes et crédits photo :Des délégués aux concertations nationales à l'ouverture des travaux |