Commerce : le Congo et les USA s’accordent pour diversifier les produits à l’exportation

Jeudi 18 Septembre 2014 - 11:15

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Le Congo aujourd’hui ne tire pas suffisamment profit de l’Accord de libre-échange entre les États unis et l’Afrique (Agoa). Certes, le pays est bien classé du point de vue des statistiques, mais celles-ci sont trompeuses car les performances commerciales portent sur les produits pétroliers.

La philosophie de l’Agoa n’est pas de soutenir les exportations du pétrole, plutôt de participer à la diversification de cette dernière à travers les filières porteuses, telles, les produits agricoles, les produits forestiers par la transformation du bois, les fruits de mer, les produits de l’artisanat, le textile et l’habillement. Fort de cette évidence, la ministre du Commerce et des approvisionnements, Claudine Munari, s’est entretenue le 17 septembre à Brazzaville avec l’ambassadeur des USA au Congo, Stephanie Sullivan. Elles ont évoqué la perspective d’une assistance technique du Congo par les USA dans le cadre de cette diversification des produits à exporter en Amérique.

Comment faire pour que le Congo tire profit de cette préférence commerciale ?

La demande de la ministre auprès de l’ambassadeur des USA repose sur une assistance technique pour l’identification des filières. Ce travail sera à refaire car en 2005, le gouvernement avait commis une étude qui devrait identifier les différentes filières à développer. Cependant, la première phase réalisée avait fait une pré-identification alors que la deuxième phase n’avait pas encore démarré. Le manque de ressources nécessaires a été évoqué.

Depuis 2012, le dossier avait été repris. Inscrite au budget du ministère du Commerce comme d’autres études, celle-ci a connu des difficultés dans le déblocage d'un certain nombre de financements. « Il s’agit de reprendre le travail à la base et surtout la mise en place de commun accord avec la partie américaine des programmes d’assistances techniques pour pouvoir accompagner le développement de ces filières. On va entrer concrètement dans des programmes détaillés », a édifié le conseiller au commerce extérieur de la ministre, Jean-Chrios Moukala. Dans le cadre de cette diversification, le secteur de l’artisanat a été retenu. Celui-ci inclut  toute transformation du bois et aussi les différences en termes de dotation naturelle en mettant par exemple en avant, celle du raphia, qui rencontre beaucoup de succès dans la décoration.

L’agriculture est aussi sur la ligne de mire avec le développement des produits spécifiques, comme la confiture de papaye ou du corossol. La production des fruits de mer est envisagée, car le Congo est béni par un littoral. Mais sa population n’a pas des habitudes alimentaires très poussées, des aliments très méconnus alors prisés ailleurs. D’où la mise en place des groupements de pêcheurs, d’une industrie d’infrastructures et de toute la logistique qui l’accompagne. À l’occasion du dernier sommet tenu à Washington, Claudine Munari avait rassuré les partenaires américains quant à sa volonté de faire aboutir ce travail. L’occasion faisant le larron, le ministère du Commerce compte sur ce contact direct avec Stephanie Sullivan qui va servir d’interface entre le Congo et les partenaires américains. Au sommet USA-Afrique, le président Barack Obama avait souhaité que le congrès vote le renouvellement de l'AGOA. Il a proposé, sur le long terme. 

Rappelons que le Congo fait partie des premiers pays éligibles à l’Agoa depuis 2001. Pendant les premières années qui ont suivi son éligibilité, le Congo s’est bien distingué de cette préférence commerciale. Le pays avait pu tirer profit de l’Agoa dans une logique de diversification avec l’exportation du sucre et de la bière Ngok.

Malheureusement cela a déchanté des années après.

Nancy France Loutoumba