Clevid Dikamona : « Je serai sélectionnable très prochainement »

Samedi 30 Avril 2016 - 16:55

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A deux journées de la fin du championnat de League Two, Clevid Dikamona revient sur la saison de Dagenham, relégué en 5e division, sur sa situation contractuelle et sur sa procédure de changement de fédération. Un dossier sur lequel le défenseur central de 25 ans est confiant. 

Les Dépêches de Brazzaville : Clevid bonjour. Tu as marqué, le week-end dernier, ton deuxième but consécutif. Une tête puissante sur corner, après une frappe limpide le 16 avril contre Leyton Orient. Vous les travaillez à l’entrainement ?

Clevid Dikamona : Comme tout le monde, j’ai commencé le football comme attaquant (rires). Mais bon, il ne faut pas attendre que j’en mette un comme ça chaque week-end. J’ai une part de réussite, mais pas seulement : on travaille beaucoup à l’entraînement, qu’on soit offensif ou défensif. Avec un match tous les trois jours, on fait souvent nos séances de récupération devant le but.

LDB : C’est quelque chose que tu avais déjà connu en France ou c’est une spécificité que tu as découvert en Angleterre ?

C.D : ça arrivait en France, mais pas à la même fréquence. En général, quand il y avait des séances devant le but, nous, les défenseurs, on avait un atelier spécifique à côté. Mais il y a paramètre qui explique ça : la répétition des matchs. Cela change la façon de se préparer et de récupérer. Pour pouvoir travailler tout en récupérant, la meilleure façon, c’est d’avoir des séances vivantes avec du travail face au but.

LDB : Cette League Two, qui n’est pas l’équivalent de la CFA française, est un véritable marathon, avec 46 journées. Ça aussi, c’est une nouveauté, puisqu’avec les différentes compétitions annexes (Football League Trophy, FA Cup et League Cup), Dagenham aura joué 55 matchs cette saison ?

C.D : C’est long, vraiment long. Là, il reste deux semaines (ndlr : la dernière journée est programmée le 7 mai) et j’ai l’impression qu’il reste deux mois. C’est dur physiquement, mais surtout usant psychologiquement, surtout pour les équipes qui jouent la montée ou le maintien. Surtout qu’il n’y a pas de trêve durant les fêtes de fin d’année.

LDB : Pour ton club, cette saison aura été un calvaire de bout en bout, avec 3 entraîneurs différents et une position de relégable presque permanente (ndlr : Dagenham n’est sorti de la zone rouge qu’à 10 reprises durant la saison). Qu’a-t-il manqué à ton équipe ?

C.D : Principalement de la régularité collectivement et individuellement. On a parfois été capable d’accrocher des équipes de haut de tableau, mais on a pêché face aux équipes plus abordables et contre les adversaires directs. A un moment, la répétition des matchs et l’absence de coupure de résultats change la donne : tu ne te bats plus seulement contre les autres équipes, mais contre toi-même.

LDB : En regardant le temps de jeu des défenseurs, on note un roulement important. A titre personnel, tu as joué 25 matchs de championnat, dont 21 comme titulaire (3 en Football League Trophy, 3 en FA Cup et 1 en League Cup)…

C.D : Oui, ils ont une approche différente de ce que j’avais connu en France : si tu passes au travers d’un match, tu ne joues pas le suivant. Si ton remplaçant est bon, il garde la place. Jusqu’au jour où il se troue et on te met à sa place. C’est assez simple et ça permet de ne jamais se reposer sur tes lauriers. Mais c’est à double tranchant. En défense, on a besoin de repères. Et quand d’une semaine sur l’autre, tu joues avec trois partenaires différents, ce n’est pas idéal pour cultiver les automatismes. Pour la confiance, ce n’est pas terrible non plus d’avoir une épée de Damoclès au-dessus de la tête. Je pense qu’on a parfois joué avec la peur au ventre de se retrouver sur le banc et que ça a eu un impact négatif sur les performances collectives.

LDB : Tu es en fin de contrat en juin. Quelle sera la suite pour toi ?

C.D : En fait, je ne suis pas en fin de contrat, car j’ai une option d’une année. Idéalement, je souhaite rester à un niveau compétitif et j’ai des pistes. Maintenant, mes agents devront discuter avec le club par rapport à cette option que le club peut lever. Si c’est le cas, le club qui me voudra devra payer un transfert. Donc, tout cela reste à définir. Dagenham voudra probablement faire un peu d’argent, mais je pense qu’ils resteront raisonnables pour que tout le monde y gagne.

LDB : Est-ce que Dagenham aura les moyens de te retenir, financièrement et sportivement, avec la relégation en 5e division, qui n’est pas professionnelle ?

C.D : L’aspect salarial va compter, car mon option ne tient pas compte d’une descente, donc les conditions salariales sont déjà fixées. Je ne connais pas exactement la situation financière du club, mais ça aura un coût pour eux, c’est certain. Après, l’aspect sportif peut les pousser à vouloir me garder, pour avoir une équipe compétitive et essayer de remonter rapidement en League Two. Mais bon, je suis venu en Angleterre pour monter les échelons, pas pour les descendre. Mais je ne veux pas être ingrat envers Dagenham qui m’a permis de venir en Angleterre. Il faudra donc trouver la formule qui satisfasse tout le monde.

LDB : Après les deux dernières journées de championnat (ndlr : ce samedi face à Crawley Town et le 7 mai à Bristol), tu pourrais avoir un dernier match à disputer avec la sélection congolaise. Où en est ton dossier Fifa ?

C.D : Aux dernières nouvelles, il manquait quelques papiers, mais ça devrait être fait dans les prochains jours. Donc je ne m’inquiète pas plus que ça, je serai sélectionnable très prochainement.

LDB : Quel était le problème ?

C.D : C’est normalement une procédure plutôt simple, à laquelle ont été confrontés d’autres joueurs comme Thievy Bifouma. Dans mon cas, il y a eu une petite complication car j’ai joué des matchs officiels avec l’équipe de France U19 (Ndlr : il a joué lors de l’Euro U19 en 2009 avec M’Vila, Brahimi, Guilavogui, Saivet ou encore Corchia). Mais bon, je n’ai jamais joué avec A, donc, il n’y a pas d’obstacle à ce que je joue pour le Congo.

LDB : Qu’as-tu pensé des Diables rouges lors du rassemblement du mois de mars pour les deux matchs face à la Zambie ?

C.D : Déjà, j’ai été très, très bien accueilli. Mais je n’ai pas été surpris outre-mesure, car j’avais déjà des bons échos par certains joueurs que je connaissais déjà. Après, il y a l’ambiance propre au football africain, qui est vraiment génial. Donc mis à part la frustration de ne pas être qualifié, ce n’est que du positif. Et c’est le message que je fais remonter à certains amis, qui hésitent encore à rejoindre le Congo.

LDB : A qui par exemple ?

C.D : A Brice Samba junior, avec lequel je suis proche depuis nos années communes au Havre. C’est un super joueur et une bonne personne.

LDB : Un petit mot pour finir : comment prépare-t-on un match international programmé en juin quand le championnat s’arrête début mai ?

C.D : Déjà, il faut rester concentré en club jusqu’au bout, même s’il n’y a plus d’enjeu. Continuer à s’entraîner comme si on était en début de saison, tout en étant à l’écoute de son corps. Après le 7 mai, je m’entrainerai au quotidien avec un club en France. Je suis déjà en contact avec mes anciennes équipes pour bénéficier d’entrainements collectifs. Je pense que c’est plus efficace que de courir tout seul.

 

 

 

 

Camille Delourme

Légendes et crédits photo : 

Malgré la relégation de Dagenham, Clevid Dikamona veut rester compétitif pour être à la disposition des Diables rouges face au Kenya (droits réservés)

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