Chute des cours du pétrole : une baisse dans la durée avec impact négatifJeudi 12 Février 2015 - 15:45 Dans sa note de recherche, l’agence américaine de notation qui a jugé "durables" les prix plus faibles du pétrole a confirmé une incidence négative sur les pays producteurs à l’exception de l’Arabie saoudite où la hausse des dépenses budgétaires compensera ses effets et aidera à maintenir une croissance positive. Beaucoup de pays producteurs de la région africaine sont en train de revoir à la baisse leurs perspectives de croissance économique à cause de la chute du baril de brut. Pour la RDC, avec sa double casquette de pays consommateur et producteur, les effets se font également ressentir au niveau des recettes qui proviennent en grande partie des mines et hydrocarbures. Selon l’agence Moody’s, la chute des cours du pétrole ne boostera pas la croissance mondiale. Et pour les pays importateurs,« la baisse de la facture énergétique sera contrebalancée par d’autres facteurs ». Pour autant, Moody's a refusé de réviser ses prévisions de croissance pour les pays du G20 qui devraient se situer en moyenne à 3% en 2015 et 2016. Sur le plan du principe, la durée de la tendance baissière agira sans aucun doute sur l’économie mondiale. Ce contexte devrait même la stimuler de façon significative. Mais il ne faut pas minimiser non plus le poids des prix plus faibles du pétrole sur la croissance des pays exportateurs nets. Au-delà, pour certains pays importateurs nets de pétrole, d’autres facteurs permettront de contrebalancer la rentrée d’argent liée à la baisse des cours du pétrole, a insisté Moody’s. Dans son analyse, les Etats-Unis d’Amérique, première économie mondiale, profitera d’une baisse durable des prix du pétrole pour la simple raison que les consommateurs américains seront encouragés à dépenser une partie de leurs gains. L’inflation indienne sera brisée après avoir plombé la croissance du géant asiatique ces dernières années. L’on projette une croissance américaine et indienne de l’ordre respectivement de 3% et 6% en 2015. Pour le cas chinois, grand importateur de pétrole, les taxes plus élevées sur l’énergie et le contrôle de l’État sur certains prix dans l’énergie et les transports freineront l’impact des prix plus bas du pétrole, a poursuivi Moody’s. Mais la zone euro, le Japon et le Brésil ne devraient pas tirer profit de la chute, en raison d’un environnement économique défavorable où une grande partie des gains seront épargnés plutôt que dépensés.
Laurent Essolomwa |