Changement climatique : la concentration de CO2 dans l'atmosphère atteint un record

Dimanche 26 Novembre 2017 - 12:59

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Les concentrations atmosphériques de dioxyde de carbone (CO2), responsable du réchauffement climatique, ont augmenté à un rythme record en 2016, atteignant le niveau le plus élevé depuis 800 000 ans, selon le Bulletin de l'Organisation météorologique mondiale (OMM) sur les gaz à effet de serre.

Selon l'OMM, ces brusques variations de l'atmosphère observées ces soixante-dix dernières années sont sans précédent. « La dernière fois que la terre a connu une teneur en CO2 comparable, c'était il y a trois à cinq millions d'années : la température était de 2 à 3°C plus élevée et le niveau de la mer était supérieur de dix à vingt mètres par rapport au niveau actuel », en raison de la fonte des nappes glaciaires, a rappelé cette agence de l'ONU basée à Genève.

Depuis 1990, le forçage radiatif total causé par l'ensemble des gaz à effet de serre persistants, qui induit un réchauffement de notre système climatique, s'est accru de 40%, et une hausse de 2,5% a été enregistrée en 2016 par rapport à 2015, selon les chiffres de l'Administration américaine pour les océans et l'atmosphère, cités dans le bulletin.

Selon l'OMM, cette « montée en flèche » du niveau de CO2 est due à « la conjonction des activités humaines et d'un puissant épisode El Niño », phénomène climatique qui apparait tous les quatre ou cinq ans et se traduit par une hausse de la température de l'océan Pacifique, ce qui provoque des sécheresses et de fortes précipitations. La teneur de l'atmosphère en dioxyde de carbone représente désormais 145% de ce qu'elle était à l'époque préindustrielle (avant 1750).

L'agence onusienne met donc en garde sur les conséquences de cette hausse rapide des concentrations de CO2 et d'autres gaz à effet de serre dans l'atmosphère qui « est susceptible de déclencher une modification sans précédent des systèmes climatiques et d'entraîner ainsi de graves bouleversements écologiques et économiques. Si l'on ne réduit pas rapidement les émissions de gaz à effet de serre, et notamment de CO2, nous allons au-devant d'une hausse dangereuse de la température d'ici à la fin du siècle, bien au-delà de la cible fixée dans l'Accord de Paris sur le climat», a averti le secrétaire général de l'OMM, Petteri Taalas. « Les générations à venir hériteront d'une planète nettement moins hospitalière », a-t-il ajouté.

Selon l'OMM, la dernière fois que la terre a connu une teneur en CO2 comparable, c'était il y a trois à cinq millions d'années : la température était de 2 à 3°C plus élevée et le niveau de la mer était supérieur de 10 à 20 m par rapport au niveau actuel. « Le CO2 persiste dans l'atmosphère pendant des siècles et dans l'océan, encore plus longtemps. Selon les lois de la physique, la température sera nettement plus élevée et les phénomènes climatiques plus extrêmes à l'avenir. Or, nous n'avons pas de baguette magique pour faire disparaître cet excédent de CO2 atmosphérique », a indiqué Petteri Taalas.

« Le temps presse » selon le PNUE

Depuis 1750, la croissance démographique, la pratique d'une agriculture de plus en plus intensive, une plus grande utilisation des terres, la déforestation, l'industrialisation et l'exploitation des combustibles fossiles à des fins énergétiques contribuent à l'augmentation de la teneur atmosphérique en gaz à effet de serre. « Les chiffres ne mentent pas », a indiqué le directeur exécutif du Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE), Erik Solheim.

A l'en croire, « ces émissions continuent d'être trop élevées et il faut renverser la tendance. Ces dernières années, les énergies renouvelables ont certes connu un formidable essor, mais nous devons maintenant redoubler d'efforts pour faire en sorte que ces nouvelles technologies à faible émission de carbone puissent se développer ». « Nous disposons déjà de nombreuses solutions pour faire face à ce défi. Il ne manque que la volonté politique de la communauté internationale et l'acceptation d'une évidence : le temps presse », fait-il remarquer. Les observations du Programme de la veille de l’atmosphère globale de l’OMM contribuent à la surveillance des concentrations de gaz à effet de serre, principaux éléments moteurs des changements climatiques au niveau de l'atmosphère et, à l'instar des systèmes d'alerte précoce, permettent de rendre compte de leurs fluctuations.

Josiane Mambou Loukoula

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