Chancelier Mobonda : le sapeur bourgeois

Chancelier Mobonda a entamé son discours par une mise au point qu’il a jugée indispensable : « On ne devient pas sapeur, mais on naît sapeur et on ne fait que s’améliorer et se perfectionner avec le temps. » La différence entre les sapeurs nés et ceux qui s’efforcent de le devenir, nous a-t-il dit, reste une question d’élégance. Mieux, souligne-t-il, un faux sapeur ne tient compte ni des couleurs ni de l’harmonie dans sa mise. Et, indique-t-il, « les Léopards de la Sape s’identifient au léopard, un animal sauvage qui ne badine pas. Dans notre cas, la Sape, nous ne la faisons ni pour nous amuser ni pour plaire, nous la pratiquons tel un art à part entière. Nous y mettons tout le sérieux qu’elle mérite. » Au quotidien, souligne-t-il, « le sapeur doit avoir un boulot, une occupation qui lui permette de s’acheter les vêtements à mettre sur sa peau. Mise à part sa passion pour la sape, il est appelé à vivre comme tout le monde dans la société : étudier, travailler, se marier et prendre soin des siens. »

S’il a avoué avoir un faible pour la mode anglaise, notre « sapeur né » a cependant dit qu’il s’accommodait de « tout ». « Couturiers italiens, français, japonais, etc., je mélange tout, quitte à m’habiller griffé tout en demeurant élégant à chaque fois », a-t-il précisé. Et pour lui, « la sape n’est pas toujours synonyme d’extravagance, il est possible de s’habiller en toute simplicité, harmonieusement de façon à être présentable ». Puis de conclure : « Je ne suis pas un sapeur de la rue, mais un sapeur bourgeois. Je m’habille selon les événements et les circonstances. »