Les Dépêches de Brazzaville : En quoi consiste votre projet ?
Sandy Mbaya Mayetela : Le projet Africa Solaire consiste en la création de stations d’eau potable alimentées par l’énergie solaire photovoltaïque. Les stations seront installées dans les quartiers les plus peuplés afin d’offrir une source d’eau potable aux populations les plus démunies et cela à un prix abordable. Le client apporte ses propres récipients à la station d’eau potable : bouteilles, seaux, bidons, etc. Tout le processus de pompage, traitement et distribution d’eau est alimenté par l’énergie solaire, ce qui rend les stations d’eau potable complètement autonomes.
Comment avez-vous eu l’idée de vous inscrire au Challenge entrepreneurial du Bassin du Congo ?
Une amie nous a envoyé l’annonce du concours par courriel. Dans un premier temps, nous n’avons pas postulé. On se disait que c’était joué d’avance. Puis, notre amie a insisté sur le fait qu’un jury d’experts indépendants allait évaluer les mérites de chaque dossier.
À quelles difficultés vous êtes-vous heurtés avec votre candidature ? Qu’est-ce qu’elle vous a apportée ?
La société Africa Solaire existe depuis quatre ans et se spécialise dans la conception et réalisation de projets solaires. On installe les panneaux solaires pour alimenter en électricité les maisons privées, les entreprises, les institutions et les centres de santé. On installe également les pompes à eau solaires pour approvisionner les villages en eau. Le Rice nous a attribué un business mentor, M. Stephen Magora, qui bénéficie de longues années d’expérience dans l’entrepreneuriat en Europe et en Afrique. Il nous a accompagnés dans une analyse de notre société et de ses activités. Il nous a assistés dans l’identification de nos forces et de nos faiblesses afin d'affiner la stratégie de notre société. Ce processus de conseils et d’accompagnement par un entrepreneur distingué était la partie la plus gratifiante du concours.
Qu’est-ce que cette victoire au Challenge va apporter à votre projet ?
Le prix nous permettra d’abord de réaliser le prototype d’une station d’eau potable. Ensuite, nous voulons utiliser les énergies renouvelables comme outil pour stimuler le développement économique de notre pays surtout dans les zones les plus reculées. Nous voulons former les jeunes techniciens dans le domaine des énergies renouvelables, transférer notre savoir-faire et exporter des produits congolais à l’étranger. C’est vrai que cela peut paraître fou, mais c’est possible ! On doit se dire que la station d’eau potable créée à Brazzaville peut être vendue à Kinshasa, en Angola... Pourquoi pas dans les pays européens ? C’est ça l’objectif d’Africa Solaire.
Finalement, quel bilan tirez-vous de cette expérience ?
Je voudrais remercier le Rice. Ces membres de la diaspora congolaise ont réussi leur vie en Europe, mais ils sont revenus au Congo pour soutenir les entrepreneurs locaux et partager leur expérience et savoir-faire. Il faut avoir de l’amour pour son pays pour s’investir autant. Je souhaite que l’initiative du Rice se perpétue et je pense qu’on ira vraiment de l’avant dans l’entrepreneuriat congolais.