Céramique : le Congo accuse 265 ans de retard

Lundi 5 Septembre 2016 - 10:08

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimableEnvoyer par courriel

Une enquête pour la collecte des données de l’étude sur le développement de la filière argile au Congo, menée par Albert Omer Malongo, technicien supérieur en céramique, révèle que le sous-sol du département du Pool regorge de plusieurs gisements d’argile.

Le Congo accumule un très grand retard dans les domaines de la recherche et du développement des procédés et matériaux céramiques, dont la kaolinite pure constitue la matière première fondamentale des produits à pâte blanche. Malgré de nombreux perfectionnements techniques, l’art et l’industrie céramique au Congo se limitent à la production de briques et des œuvres sculpturales en faïence (terre cuite vernissée). « Le manque de rapprochement entre les acteurs des métiers de la céramique congolaise et les centres de recherches sur l’innovation technique et artistique (…) est un des facteurs de ce grand retard de 265 ans par rapport à la Chine et aux Européens qui développent de grands projets dans les procédés et les matériaux porcelaines », a déclaré Abel Omer Malonga.

Ainsi, l’enquête a été menée auprès des céramistes potiers, briquetiers et quelques foyers des femmes qui pratiquent la pharmacopée avec le minéral argileux, ainsi que d’une prospection de quelques gisements de matières premières appropriées à la fabrication de produits céramiques. Six produits essentiels définissent l’activité céramique dans l’industrie. Il s’agit des produits céramiques en terre cuite, en faïence, en porcelaine, en grés ; des produits  céramiques sanitaires et des produits céramiques réfractaires.

Dans ce département, une seule technique des métiers de la céramique est utilisée : la briqueterie, outre quelques céramistes plasticiens qui pratiquent le modelage et des femmes qui exercent dans la filière argile médicinale. Le constat est que certains briquetiers travaillent avec des presses manuelles du type terrestarame, les autres utilisent les moules en bois. Tous ces briquetiers ont placé leurs ateliers sur les gisements d’argile. Par contre les femmes de la sous filière argile médicinale ont des difficultés de donner la composition chimique des différentes sortes d’argile. Et les vertus médicinales sont limitées à quelques maladies connues depuis l’époque ancestrale, alors que l’argile quelle que soit sa couleur possède de très nombreuses vertus médicinales.

Cette enquête a également permis de localiser les gisements d’argile et d’autres minéraux silencieux, plus les fondants qui contribuent à la fabrication des produits céramiques. Il s’agit des gisements d’argile de couleur blanc jaunâtre tachetée de rouge, brun rouge jaunâtre noir blanc, vert/brun-blanc noir, rouge-brun/jaune tachetée de rouge, jaune-brun, blanc jaune, enfin les gisements brun-jaune ; ainsi que d’autres minéraux utiles pour les pâtes céramiques tels que calcaire, fer, malachite, cuivre, plomb, limonite, dioptasa azucute.

Face à ce constat amer, les techniciens ont étudié la possibilité d’insérer à tous les niveaux de l’étude sur le développement de la filière argile au Congo tous ces produits qui ont une grande place dans l’industrie céramique. Il s’agit de développer la transformation locale de la kaolinite et favoriser la participation des entreprises locales à la filière porcelaine,  valoriser, transformer et promouvoir des produits argileux à pâte blanche ; élaborer le schéma directeur de formation de la filière argile et réaliser une étude sur la transformation de la kaolinite en porcelaine au Congo ; favoriser l’implication et la commercialisation des produits en porcelaine made in Congo ; enfin prendre des mesures visant à favoriser l’emploi des jeunes.

Josiane Mambou Loukoula

Légendes et crédits photo : 

Photo1: La vaisselle produit par la Faïencerie Betsalel de Brazzaville Photo 2: Une vue de l'atelier

Notification: 

Non