Céni : déficit de transparence dans la gestion des fonds

Lundi 8 Janvier 2018 - 16:00

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La Centrale électorale est astreinte à clarifier la situation en détaillant la manière dont elle utilise ses allocations financières, de sorte à ôter dans les esprits toute suspicion, recommande le Réseau gouvernance économique et démocratique (Reged). 

La société civile, par le biais du Reged qui suit à la loupe tous les mouvements financiers opérés par le gouvernement au bénéfice de la Centrale électorale dans le cadre du processus électoral, dénonce le côté opaque des décaissements réalisés jusque-là. Dans un rapport intitulé « Analyse du projet de loi des finances 2018 par la société civile », publié le 29 décembre dernier, le Reged a stigmatisé le déficit de transparence dans la gestion des fonds alloués à la Commission électorale nationale indépendante (Céni). Combien l’institution électorale a-t-elle engrangé jusque-là et pour quel type d’opérations ? Une question à mille inconnues, selon Reged pour qui la Céni ne communique pas assez sur la hauteur des ressources financières dont elle dispose et sur ce à quoi elles sont affectées. En abordant cette thématique, le Reged entend promouvoir la bonne gouvernance financière par l’amélioration de la transparence et de la participation citoyenne au débat sur l’examen du Projet de loi de finances (PLF).  

Pour l’organisation des élections, par exemple, la Céni a demandé des moyens financiers sans toutefois préciser la manière dont l’argent sera utilisé, fait remarquer ce rapport financé par la Banque mondiale, en partenariat avec la coopération britannique et exécuté par le Comité d’orientation de la réforme des finances publiques, en synergie avec Projet de renforcement de la  redevabilité et de la gestion des finances publiques-Congo. Et d’ajouter que les dépenses exceptionnelles de la Céni, présentées comme celles liées aux opérations électorales, représentent 95% des allocations qui lui sont accordées. Il en ressort que ces allocations ne sont toujours pas ventilées dans le PLF 2018.

Par ailleurs, le Reged a constaté que le budget prévu pour 2018 dépasse même la demande de la Céni, soit 526 840 894,53 dollars américains contre 533 002 427. Ceci ne couvrirait que les dépenses électorales (dépenses exceptionnelles) de la Céni sans que l’on sache par l’exploitation du projet de loi de finances 2018, ce qu’elle va réellement financer. Il appartient à la Centrale électorale de clarifier la problématique liée à la gestion des fonds mis à sa disposition aux fins d’organisation  des élections, de sorte à ôter dans les esprits toute suspicion.

Pour rappel, les prévisions de dépenses 2018 pour la Céni se chiffrent à plus de 966 milliards de FC au taux moyen de 1813,4 FC pour un dollar.

Alain Diasso

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