CAN 2015 : Congo, Burkina, Cameroun et Algérie à la fête ; Côte d’Ivoire, Nigeria, Égypte et Zambie à la peine

Samedi 13 Septembre 2014 - 5:45

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Après deux journées des éliminatoires comptant pour la Can 2015, qui se tiendra au Maroc (17 janvier-8 février), plusieurs tendances se détachent sur le continent. Si les Diables rouges du Congo, les Fennecs d’Algérie, les Lions indomptables ou les Étalons du Burkina tournent à plein régime, d’autres équipes sont à la peine, comme les trois derniers vainqueurs de la compétition, le Nigeria, l’Égypte ou la Zambie. Revue d’effectif

À la hausse

Commençons par l’équipe qui nous intéresse le plus : le Congo. Absents de la CAN depuis l’édition 2000, les Diables rouges ont réalisé un départ parfait, après leur victoire initiale à Calabar, où le Nigeria n’avait plus perdu depuis plusieurs décennies. Lors de la deuxième journée, les hommes de Claude Le Roy ont souffert, à domicile, face au Soudan, mais ont su remporter un match qu’ils auraient sûrement perdu dans un passé pas si lointain. Mais le billet n’est pas encore acquis, et la double confrontation, les 11 et 14 octobre, face à l’Afrique du Sud pourrait permettre de l’obtenir avant les dernières journées : avec quatre points, les Diables rouges seraient au paradis.

Séduisants au Brésil, les Algériens devaient gérer un délicat changement sur le banc de touche, l’exigeant Vahid Halilodzic cédant sa place au tout aussi exigeant Christian Gourcuff. Une transition réussie après deux victoires face en Éthiopie (2-1) et un succès face à l’autre favori du groupe, le Mali.

Les Étalons du Burkina galopent en tête de leur groupe C, après des succès face au Lesotho (2-0) et en Angola (3-0). Avec un Jonathan Pitroipa retrouvé (trois buts en deux matchs), le Burkina prouve que la carte de la stabilité paye dans le football : le Belge Paul Put a été maintenu en poste malgré l’élimination de son équipe au dernier tour des éliminatoires du Mondial 2014.

Les Requins bleus du Cap-Vert surnagent dans un groupe F logiquement promis à la Zambie, championne d’Afrique 2012. Dans la lignée de leur qualification historique à la CAN 2013, Odaïr Fortes et ses coéquipiers ont d’abord été l’emporter au Niger (3-1) avant d’envoyer par le fond les Chipolopolos Boys (2-1). Le départ de Lucio Antunes, le sélectionneur emblématique des dernières années, semble en tout cas bien digéré.

Humilié et humiliant durant le Mondial 2014, le Cameroun renaît de ses cendres. Les Lions indomptables se sont mués en phœnix et montrent un visage différent : sous la houlette d’un Volker Finke qui n’est peut-être pas si nul qu’on le disait, les Lions sont allés croquer les Léopards de RDC (1-0), à Lubumbashi, avant d’étriller la Côte d’Ivoire à Yaoundé. Sans ses « cadres » passés (Eto’o, Song, Makoun), l’air de la tanière est redevenu respirable. Et le Cameroun est en passe de se trouver une nouvelle coqueluche : le jeune Clinton Njie, 21 ans, auteur de trois buts et une passe décisive lors de ses deux premières sélections.

Dans le groupe G, le Sénégal et la Tunisie ont fait le carton plein, tuant presque le suspens quant aux deux places qualificatives. Mais des deux leaders du groupe, c’est le Sénégal qui dégage la meilleure impression : cohérents collectivement, les hommes d’Alain Giresse ont battu l’Égypte (2-0) avant d’aller s’imposer au Botswana sur le même score. Notons l’émergence de Sadio Mané, 22 ans, auteur d’un but à chaque match. De leur côté, les Aigles de Carthage, en dépit d’un bilan comptable parfait, ne dégagent pas la même facilité : ils ont été menés au Botswana avant de faire la différence sur coups de pied arrêtés (1-2). Puis ont fait le service minimum chez une Égypte en perdition (1-0).

À la baisse

Victime du Congo, à Calabar, lors de la première journée, le champion en titre nigérian ne compte qu’un point après deux journées. Rien d’irrémédiable pour le huitième de finaliste du dernier Mondial, mais inquiétant tout de même. Les Super Eagles payent surtout l’instabilité extrasportive et sportive du moment, faite d’élection fédérale houleuse, d’un coach pourtant méritant mais intérimaire, d’une sélection faite non pas par Stephen Keshi mais par la Fédération ou encore du forfait de dernière minute de Vincent Enyeama et de la blessure d’Odemwingie (blessé au genou, il est écarté jusqu’en janvier. Notons toutefois que le joueur de Stoke, brillant au Brésil, avait été écarté de la liste pour ces deux matchs).

Trois points en deux matchs, après un déplacement à Yaoundé : à première vue, la situation n’est pas catastrophique pour les Éléphants d’Hervé Renard. Mais l’inquiétude demeure, car le contexte ivoirien reste délicat : après un Mondial traumatisant (élimination dans les ultimes secondes face à Grèce), la Côte d’Ivoire a dit au revoir à la plus grande icône de son histoire : Didier Drogba. Une retraite internationale accompagnée de la mise à l’écart de Zokora (qui a tiré sa révérence depuis) et Kolo Touré, deux autres historiques. Le groupe ivoirien regorge tout de même de talents (Yaya Touré, Gervinho, Aurier, Bony,…), mais a bafouillé son football face à la Sierra Leone (1-2), dans une ambiance plombée par l’épidémie d’Ebola. Hervé Renard arrivera-t-il à relancer les Éléphants ? Réponse le 10 octobre à l’issue du déplacement en RDC.

Sextuple championne d’Afrique, l’Égypte a rayonné sur le continent durant la dernière décennie avec des succès en 2006, 2008 et 2010. Mais depuis trois ans, les Pharaons ont quitté le haut de la pyramide. Présents à toutes les éditions depuis 1984, les Égyptiens ont raté la qualification en 2012 et 2013. Et avec deux revers en deux matchs (0-2 face au Sénégal, 0-1 contre la Tunisie), la situation ne semble pas s’arranger. À leur décharge, le contexte général est compliqué en Égypte depuis la révolution égyptienne en 2011 : championnat parmi les plus réputés et structurés du continent, l’Egyptian Premier league a pâti et perdu de son lustre, et les deux victoires en Ligue des champions (2012 et 2013), Al Ahly n’est que l’arbre qui cache la forêt. Car la sélection égyptienne puise historiquement et presque exclusivement ses forces dans on championnat local. Ajoutons que les retraites des tauliers qu’étaient Ahmed Hassan, Mohamed Aboutreika, Wael Gomaa ou Abdel-Zaher El Saqua n’ont pas été comblées.

Camille Delourme

Légendes et crédits photo : 

Photo 1 : Avec six points en deux matchs, les Diables rouges ont bien débuté les éliminatoires. (© DR) ; Photo 2 : Avec trois buts en deux matchs, Clinton Njie est la révélation camerounaise, le futur Samuel Eto'o ? (© Okabol.com) ; Photo 3 : Minés par les problèmes internes, les Super Eagles ont mordu la poussière face aux Diables rouges à Calabar. (© DR)