Biocarburant : Le Biogel "made in Togo"Lundi 2 Octobre 2017 - 12:59 L’ingénieur togolais Egbaré A. Kobiéssama vient de mettre au point un biocarburant composé d’éthanol anhydre obtenu à base de déchets agricoles et ménagers. L’utilisation de ce biocarburant pourra aider à lutter contre la déforestation. Le Biogel est un biocarburant obtenu à partir de déchets. Un peu moins puissant que le butane, il ne produit pas de gaz à effet de serre. Pour son obtention, le concepteur explique avoir utilisé des déchets ménagers comme les épluchures de manioc et l’amidon de récupération qui, généralement, ne servent à rien dans les zones à forte production de gari, une farine de manioc très prisée en Afrique de l’Ouest. « L’utilisation du Biogel dont la combustion n’émet pas de gaz à effet de serre, peut réduire de façon significative la demande en charbon de bois, et donc la déforestation ; tout en créant une impulsion économique locale », fait savoir Beckhodro Thaï, Expert en gestion de l’environnement. Présentant le même confort que le gaz butane, ce biocombustible dénommé « Biogel » peut être incorporé à l’essence ou utilisé pour l’alimentation des groupes électrogènes ; ce qui en fait une source d’énergie électrique. À en croire son concepteur, le Biogel a un « léger inconvénient » par rapport au gaz butane. En effet, la combustion d’un kilogramme de ce carburant fournit entre 22 et 23 mégajoules (MJ) d’énergie contre 42 et 45 MJ pour la combustion de la même masse de gaz butane. Toutefois, son pouvoir calorique inférieur massique est supérieur à celui du charbon de bois (16 MJ/Kg). Pour Beckhodro Thaï - qui a effectué une étude sur l’impact environnemental et social du Biogel - l’utilisation de ce carburant pourrait être une solution à la déforestation ; et donc au réchauffement climatique. D’après les estimations, 10 kg de Biogel peuvent fournir la même quantité d’énergie que 6 kg de gaz butane pour un coût réduit d’environ 50%. « L’idée, c’est de fournir une source d’énergie aussi performante que le gaz butane, respectueuse de l’environnement, plus économique et plus accessible, même aux populations rurales », affirme-t-il. Selon cet environnementaliste, l’initiative de la production du bioéthanol à base des résidus de produits agricoles est à encourager parce que pouvant permettre de relever les défis climatiques et énergétiques en Afrique subsaharienne « à un coût plus réduit, comparativement aux moyens utilisés actuellement ». Josiane Mambou Loukoula Légendes et crédits photo :Photo: des déchets de manioc (DR) Notification:Non |