Bhaudry Massouanga : un footballeur au grand cœur

Samedi 14 Septembre 2013 - 8:53

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimableEnvoyer par courriel

Ancien Diable rouge passé par Patronnage et Diables noirs, puis par le Gabon, l’Algérie, la Géorgie et la France, Bhaudry Massouanga s’illustre désormais sur un autre terrain, l’associatif. Il a créé Aider sans regard, association reconnue au Congo depuis 2009 et en France depuis 2013, qui œuvre à la construction, par et pour les personnes handicapées, de tricycles. Pour donner une nouvelle ampleur à son action, il monte aujourd’hui en première ligne pour récolter des fonds supplémentaires

Les Dépêches de Brazzaville : Bhaudry, en dehors du football, vous vous êtes également investi sur le terrain associatif, en créant l’association Aider sans regard. Pouvez-vous nous présenter votre action ?
Bhaudry Massouanga : Effectivement, j’ai créé l’association Aider sans regard, qui œuvre pour nos frères et amis handicapés au Congo. Une cause qui me tient à cœur puisque j’ai moi-même un fils handicapé.

LDB : Quelles sont les actions concrètes de l’association ?
BM : J’ai créé une structure à Pointe-Noire, où l’on fabrique et répare des tricycles pour handicapés. L’idée est, en plus de fournir des tricycles, de permettre aux handicapés ou aux démunis d’accéder à une formation à différents métiers, comme la soudure, la ferblanterie, la fonderie ou l’informatique. Nous souhaitons leur donner accès à une double autonomie, de déplacement, mais aussi par le travail. Actuellement, nous avons déjà fabriqué une centaine de tricycles à partir de fauteuils roulants récupérés en France, que nous distribuons aux personnes handicapées à Pointe-Noire et Brazzaville et bientôt dans tout le Congo.

LDB : Comment fonctionne financièrement l’association ? Recevez-vous des subventions ?
BM : Non, pour l’instant, nous fonctionnons sur mes fonds propres, tirés de mes revenus de footballeur (il évolue actuellement à Sainte-Geneviève-des-Bois, en CFA2). Pour donner davantage d’ampleur à l’association, je sollicite en ce moment l’implication de mes frères Diables rouges, qui sont actuellement en sélection. Ils sont sensibles à cette cause, et je suis persuadé qu’ils vont répondre favorablement. Ensuite, peut-être qu’à terme nous ferons évoluer la structure en vendant les tricycles pour que les travailleurs puissent avoir un salaire. Cela leur permettra de devenir financièrement autonomes.

LDB : Cette association existe au Congo depuis 2009. Pourquoi vouloir médiatiser votre action aujourd’hui ?
BM : Au début, je ne voulais pas trop me mettre sur le devant de la scène, et nous avons mené notre activité, avec la centaine de tricycles fabriqués, en toute discrétion. Mais pour pouvoir aider plus de personnes handicapées, il faut désormais passer à la vitesse supérieure. Donc, je monte au créneau.

LDB : L’atelier de l’association est à Pointe-Noire, le siège social à Brazzaville, mais vous avez également une antenne parisienne. Quelles sont les actions menées en France ?
BM : Je suis footballeur et j’aimerais, avec le concours des collègues, pouvoir organiser des matchs de gala afin de sensibiliser le public à notre cause. Mais les activités principales ici sont la récupération de fauteuils roulants et de matériel médical et la recherche de partenariats avec d’autres associations.

LDB : Et quels sont vos réseaux associatifs et hospitaliers ?
BM : Plusieurs centres hospitaliers m’ont promis du matériel, et nous développons un partenariat avec Handisport France. Le souhait de l’association est de créer un gros stock de matériel dans les prochains mois pour tout acheminer à Pointe-Noire en 2014. Tout le monde sait que les frais de transport sont très élevés, donc toutes les personnes de bonne volonté, issues du football ou non, seront les bienvenues pour nous soutenir.

LDB : Le grand public congolais vous connaît surtout sur les terrains de football. Où en êtes-vous aujourd’hui ?
BM : Aujourd’hui, je joue toujours à Sainte-Geneviève-des-Bois, en CFA 2. Le plaisir est toujours là, donc je continue.

Outre la recherche de matériel médical, Bhaudry Massouanga est en quête de partenariats avec d’autres acteurs associatifs. Introduit dans le vestiaire lillois (merci Barel Mouko), il a ainsi pu jeter les bases d’une collaboration, qu’il souhaite durable, avec Rio Mavuba (photo 2), dont l’association Les Orphelins de Makala est réputée pour son dynamisme et ses résultats.

Camille Delourme

Légendes et crédits photo : 

Photo 1 : L'atelier d'Aider sans regard à Pointe-Noire. (© DR) Photo 2 : Bhaudry Massouanga et Rio Mavuba dans les vestiaires du Losc. (© DR)