Bhaudry Massouanga : « Réunir une équipe compétitive pour gagner des médailles et des titres l’an prochain »

Samedi 4 Octobre 2014 - 5:45

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Ancien Diable rouge, Bhaudry Massouanga mène depuis 2009 le match le plus acharné de sa vie : le soutien aux personnes vivant avec un handicap. Très impliqué sur le terrain tant en France qu’au Congo, le président de l’association Aider sans regard a été mandaté par le Comité paralympique congolais pour repérer et recruter des sportifs handisports de la diaspora en vue des Jeux de Brazzaville

Les Dépêches de Brazzaville : Bhaudry, le Comité national paralympique congolais vous a chargé de repérer et recruter des athlètes handisport de la diaspora. Quel message souhaitez-vous diffuser ?
Bhaudry Massouanga : Lors de mon séjour à Brazzaville cet été, dans le cadre de mon association Aider sans regard, nous avons signé un partenariat avec le Comité paralympique. Dans le prolongement de cette collaboration, ils m’ont demandé de repérer et de recruter les athlètes vivant avec des handicaps au niveau de la diaspora. À ceux-là, je dis donc : faites-vous connaître, contactez-nous, et venez gagner des médailles sous les couleurs du Congo.

Quelles sont les échéances et disciplines visées ?
L’échéance principale est bien entendu les épreuves paralympiques des jeux Africains de Brazzaville en septembre 2015. Handisport Congo sera partie prenante de ces onzièmes jeux Africains, et il y a une vraie volonté de réunir une équipe compétitive pour gagner des médailles et des titres l’an prochain. Il y a une vingtaine de disciplines programmées, dont le basket-ball, l’athlétisme…

Avez-vous déjà des noms en tête ?
La saison sportive vient de commencer, et nous débutons la phase de repérage. Donc la liste n’est pas très étoffée, mais les réseaux de l’association Aider sans regard vont nous aider. Nous avons des partenaires handisport qui nous épaulent dans cette démarche. Aujourd’hui, je sais qu’il y a un Congolais qui pratique le handi-basket à Reims : c’est un formidable athlète.

Quelle est la place du handisport au Congo ?
On va dire que le handisport est naissant au Congo. Honnêtement, je ne pense pas qu’il y ait déjà eu des participations congolaises aux compétitions handisport internationales. Les structures sont inexistantes, à l’inverse de la France, où je côtoie le milieu pour accompagner mon fils. Mais il faut bien débuter, et cette ambition et cette volonté du Comité paralympique me donnent de l'espoir.

Vous, l’ancien footballeur, vous semblez vous être investi corps et âme dans l’association Aider sans regard…
Depuis la fin de ma carrière pro, j’ai davantage de temps libre et je l’ai mis à disposition de cette cause qui me touche particulièrement. C’est un engagement personnel et total, car il y a tant de choses à faire. Je n’aime pas faire les choses à moitié.

Justement, cet été vous étiez à Brazzaville pour des remises de dons et de matériel. Pouvez-vous nous en dire plus ?
Nous avons rapporté près de 25 paires de béquilles, huit fauteuils roulants, une centaine de paires de lunettes de vue, six paires d’appareils auditifs… Nous avions aussi du matériel scolaire qui a été distribué à une centaine d’enfants vivant avec un handicap ou d’enfants ayant des parents vivant avec un handicap. Nous essayons également de renforcer le réseau associatif, d’où nos partenariats avec les associations Ya Bidié, l’association Ophtalmo sans frontière et donc Handisport Congo…

Quel est l’impact de ce réseau associatif ?
Cela permet d’élargir les bases de données et de pouvoir répondre plus facilement aux besoins. Dans le cadre du partenariat avec Ophtalmo sans frontière, si nous connaissons une personne malvoyante nous l’envoyons chez nos amis d’Ophtalmo sans frontière où elle pourra avoir une consultation gratuitement. Après diagnostic, elle pourra venir récupérer ses lunettes au siège d’Aider sans regard, gratuitement.

Et au niveau du handisport ?
Nous avons remis quelques équipements cet été au Comité paralympique : un jeu de maillots et quelques chasubles.

Il y a quelques mois vous aviez lancé un  appel de soutien aux footballeurs congolais en activité. Avez-vous eu des réponses ?
Je dois admettre que non. J’ai pu discuter avec certains joueurs, mais sans que cela se traduise concrètement. Je sais qu’ils sont très sollicités et qu’ils agissent parfois par leurs propres moyens, mais je profite de l’occasion pour les relancer. On a besoin de leur soutien pour aider ceux qui n’ont rien et qui ont besoin de tout.

Camille Delourme

Légendes et crédits photo : 

Photo 1 : Bhaudry Massouanga (en polo bleu ciel) lors de la remise de matériel par l'association Aider sans regard, en août à Brazzaville. (© Dr) ; Photo 2 : Si le comité paralympique congolais est ambitieux pour les jeux Africains 2015, tout reste à faire pour le développement du handisport au Congo. (© Dr) ; Photo 3 : Bhaudry Massouanga est mandaté par le Comité paralympique congolais pour repérer les sportifs handisport de la diaspora. (© Dr)