Beni : retour au calme après des manifestations anti-gouvernementales

Jeudi 18 Août 2016 - 17:08

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Après des affrontements meurtriers du 17 août entre les forces de l'ordre et les manifestants, une certaine accalmie tend à s’installer progressivement à Beni qui a du mal à panser ses plaies à la suite du massacre de triste mémoire perpétré le week-end dernier par des présumés ADF sur des paisibles innocents.

La journée du 17 août, qui consacrait la fin du deuil de trois jours décrété par le gouvernement en mémoire d'une cinquantaine de civils massacrés le week-end dernier à Beni, aura été vécue tel un cauchemar par les habitants de cette ville. Toute la journée, la tension est restée vive sur fond d’une manifestation improvisée contre les autorités politiques du pays accusées d’inertie et de nonchalance face à la vague récurrente des massacres qui endeuillent Beni depuis bientôt deux ans. Pour les manifestants, les autorités chargées de la sécurité nationale devraient rendre le tablier pour incapacité à protéger les personnes et leurs biens dans la région.

Les habitants de Beni se sont indignés du fait que leur cité est régulièrement livrée à la merci de la horde ADF, ces rebelles ougandais qui s’y comportent comme sur une terre conquise sans qu’il ne leur soit opposé la moindre résistance. D’après des témoins, la foule compacte a vite basculé du côté de la mairie, déterminée à déposer un mémorandum reprenant ses revendications. Des sources allèguent que les manifestants ont été empêchés de poursuivre leur marche jusqu’à destination par la police qui a fait usage de tirs de sommation et de gaz lacrymogènes pour les disperser.

Une situation qui a vite dégénéré au point de se transformer en un affrontement entre les manifestants et les forces de l’ordre sur fond des coups de feu sporadiques. La population en furie répondait par des jets de projectiles à défaut de bloquer carrément les artères à l'aide des barricades. Le bilan officiel fait état d’un policier et d’un civil tués, neuf blessés dont six civils et trois militaires tandis que la société civile parle de trois morts et d’une vingtaine de blessés.

Après ces manifestations anti-gouvernementales ayant paralysé, le temps d’un éclair, la ville de Béni, une certaine accalmie tend à s’y installer progressivement. La cité tend, petit à petit, à reprendre son rythme. Les assurances du maire Jean-Edmond Bwanakawa indiquant que la situation était sous contrôle et qu’il était disposé à recevoir le mémorandum de quiconque, avait contribué au dégel observé ces dernières heures. « L'armée fait de son mieux pour défendre la population contre ces massacres », a-t-il lancé comme pour tenter d’apaiser les esprits surchauffés.

Alain Diasso

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