Bassin du Congo: l'Esperanza rejoint la campagne de Greenpeace Afrique

L'Esperanza est le plus grand navire de la flotte de l'Organisation non gouvernementale (ONG) internationale Greenpeace. Il a commencé sa tournée dans la sous-région par le Cameroun et la terminera en République du Congo, le 10 novembre prochain. Selon un communiqué de presse distribué par APO Group pour Greenpeace, ce navire a rejoint la campagne de Greenpeace Afrique pour sauver les forêts du Bassin du Congo. Le message qu'il apporte, qui est également le thème principal de sa tournée, est : « Donne une chance aux forêts du bassin du Congo ».

Ce navire qui quittera la RDC le 4 novembre à destination de Pointe-Noire, en République du Congo, servira de cadre, durant son séjour à Matadi du 26 octobre au 3 novembre, à différentes activités de mobilisation pour la protection des forêts du Bassin du Congo. « Les décideurs politiques, les donateurs, la société civile et les communautés vont se réunir sur une même plate-forme afin d’échanger sur une nouvelle approche de la gestion forestière qui bénéficie à la forêt, aux communautés et au climat dans le monde entier », a expliqué APO dans son communiqué.

Il est rappelé que le Bassin du Congo abrite la deuxième plus grande forêt au monde après l’Amazonie et fait face à plusieurs défis en matière de justice environnementale. L’exploitation forestière et l’agriculture industrielle, explique la source, ont un impact négatif sur ses forêts mais aussi sur les communautés locales et les peuples autochtones dont les cultures, les habitats et les moyens de subsistance sont détruits.

Dans ces trois pays d’Afrique centrale visés par cette campagne, la tournée du navire cherchera à établir que, par l’engagement public et politique ainsi que les actions directes, la justice économique, sociale et environnementale est intrinsèquement liée. Aussi l’autonomisation des personnes et l’amplification des voix des marginalisés sont-elles des conditions préalables à l’établissement d’une justice environnementale en Afrique et pour le climat. « A travers l’Esperanza, nous voulons démontrer l’importance de cette forêt et des communautés qui en dépendent, leur biodiversité, l’importance de faire de ces derniers des partenaires égaux en matière de gestion forestière, ainsi que leur contribution exceptionnelle à la protection de notre climat renforcé par la découverte des tourbières qu’elle abrite », a expliqué la Senior Forest Manager à Greenpeace Afrique, Irène Wabiwa, citée dans ce communiqué.

Mettre en valeur les richesses de la forêt du bassin du Congo

 APO a relevé que la présence de l’"Esperanza" à Matadi sera également l’occasion de mettre en valeur les richesses de la forêt du Bassin du Congo et de porter un message fort pour sa protection. Plusieurs activités seront organisées avec la participation d’un grand nombre d’acteurs impliqués dans la problématique de la protection de l’environnement et du changement climatique. A en croire le communiqué, les communautés locales et les peuples autochtones seront particulièrement au devant de la scène et parleront de leurs situations, de leurs défis et de leur espoir. Le message clé à adresser aux décideurs politiques et bailleurs de fonds est: « Ensemble, investissez dans les initiatives de foresterie communautaire pour une gestion durable de nos forêts ».

Parlant de cette campagne, le responsable projet du Bassin du Congo à Greenpeace Afrique, Victorine Che Thoener, a, en effet, noté que « la RDC a un rôle crucial dans les négociations climatiques et la venue d’Esperanza dans ce pays est l’opportunité d’approfondir particulièrement l’engagement des décideurs politiques et des donateurs à protéger les forêts du Bassin du Congo, essentielles dans leur contribution à la régulation climatique ». Pour lui, des signaux forts devraient être donnés par la RDC alors que la COP23 s’ouvre à Bonn, le 6 novembre prochain. Pour Greenpeace Afrique, le souhait est que la présence de l’Esperanza dans la région augmente le niveau des préoccupations et aide à mieux comprendre les menaces ainsi que les priorités à prendre en compte pour protéger les forêts du Bassin du Congo et promouvoir les droits des communautés.