Bassin de la Lufira: nouveau site RamsarVendredi 24 Novembre 2017 - 16:11 La reconnaissance de la zone par le Fonds mondial de la nature (WWF) permettra d’assurer une plus grande protection de cette partie importante du Bassin du Congo et sécurisera les communautés et la nature de la ressource en eau.
Le secrétariat Ramsar a désigné le bassin de la Lufira, en République démocratique du Congo (RDC), comme l’un des plus grands sites Ramsar au monde. A en croire WWF qui a annoncé la nouvelle dans un communiqué du 22 novembre, la création de ce nouveau site Ramsar permettra d’assurer une plus grande protection de cette partie importante du Bassin du Congo et sécurisera cette ressource en eau pour les communautés et la nature. WWF a également fait savoir que cette désignation intervient à un moment où l’importance de la conservation des zones humides est de plus en plus reconnue en relation avec l’adaptation au changement climatique et l’atténuation de celui-ci. « Une étude récente a découvert qu’un autre site Ramsar en RDC et les tourbières s’y trouvant étaient l’un des écosystèmes les plus riches en carbone au monde. Des études similaires pour le bassin de la Lufira restent encore à entreprendre », a expliqué l’ONG internationale. « Le WWF est satisfait que cette zone humide extraordinaire soit reconnue comme une zone d’importance internationale et qu’elle sera désormais protégée dans le cadre de Ramsar », a déclaré le directeur de la conservation au WWF-RDC, Bruno Perodeau. Le renforcement de la protection du bassin de la Lufira, a-t-il dit, est une étape significative vers sa conservation effective et pour le bien être des communautés aussi bien que de la faune importante qui y vit. Des efforts fournis par WWF et ses partenaires La désignation de ce nouveau site Ramsar, note-t-on, est le résultat d’études conduites par le WWF avec l’appui de l’USAID et de la Coopération allemande. Sous l’autorité de l’Institut congolais pour la conservation de la nature (ICCN), le nouveau site Ramsar est le le quatrième en RDC. Ce qui porte, a relevé WWF, la superficie totale des zones humides sous protection dans le pays à un peu moins de douze millions d’hectares. Le bassin de la Lufira, rappelle le WWF dans son communiqué, est situé dans le sud-est de la RDC à cheval sur les provinces du Haut Katanga, du Haut Lomami et du Lualaba. Il couvre une étendue de 4 470 993 hectares et comprend des rivières, des lacs naturels et artificiels, des chutes d’eau, des étangs, des marais, des plaines inondées et des forêts marécageuses. Il englobe quatre aires protégées dont les Parcs nationaux des Kundelungu et de l’Upemba ainsi que les Domaines de chasse du Lac Tshangalele et de Lubudi Samwe. La Lufira, qui est la principale rivière alimentant le site, possède plusieurs chutes d’eau dont celle de la LofoÏ, plus haute chute d’Afrique et deuxième au monde avec 384 m de hauteur. Le bassin de la Lufira alimente le lac Tshangalele qui est le réservoir du barrage hydroélectrique de Mwadingusha, situé à 25 km de la ville minière de Likasi. Il joue un rôle important dans l’approvisionnement en eau de toute la région. Une biodiversité riche et unique Parlant des zones humides, le WWF a noté que ces dernières sont les écosystèmes les plus diversifiés sur terre et agissent comme des éponges géantes qui absorbent les pluies et les libèrent progressivement. La riche faune du bassin de la Lufira comprend seize espèces endémiques d’oiseaux, quinze espèces endémiques de reptiles dont trois aquatiques, des grands et moyens mammifères dont le zèbre, l’antilope rouanne, l’antilope sable et le rare Lechwe de l’Upemba, une espèce d’antilope que l’on retrouve uniquement dans le Parc national de l’Upemba. Assurer l’avenir de ces espèces en danger en réduisant les impacts humains négatifs et maintenir l’intégrité de ces habitats de zones humides sont d’une importance cruciale. « Le Bassin du Congo est une priorité de conservation mondiale et il est maintenu vivant par ses nombreux cours d’eau et zones humides », a déclaré Bruno Perodeau. Le directeur de la conservation au WWF-RDC a, par ailleurs, promis que cette ONG internationale continuera à travailler avec le gouvernement et les communautés pour de meilleurs plans de gestion et ce, particulièrement à la lumière de la menace du changement climatique. « Avec l’appui de nos principaux partenaires financiers (USAID, UE, KfW…), une meilleure gestion devra aider à assurer le maintien des services écosystémiques que le site fournit déjà et à garantir qu’il demeure résilient face aux changements environnementaux imprévisibles », a-t-il indiqué. Il est également rappelé qu’en juin dernier, le secrétariat Ramsar a enregistré comme site Ramsar unifié le complexe transfrontalier Lac Télé-Grands affluents-Lac Tumba, couvrant les sites Grands affluents et Lac Télé/Likouala-aux-herbes, en République du Congo, et Ngiri-Tumba-Maïndombe en RDC, après un processus initié par les deux pays avec l’appui du WWF. Avant cette unification, le site Ngiri-Tumba-Maïndombe était déjà le plus grand site Ramsar au monde. Ce site unifié abrite la plus grande tourbière en zone tropicale humide, qui stocke trente milliards de tonnes de carbone, lui faisant jouer un rôle de premier plan dans la lutte contre le changement climatique. La Convention de Ramsar, officiellement Convention relative aux zones humides d’importance internationale avec particulièrement comme habitats des oiseaux d’eau, aussi couramment appelée convention sur les zones humides, explique Wikipedia, est un traité international adopté le 2 février 1971 pour la conservation et l'utilisation durable des zones humides, qui vise à enrayer leur dégradation ou disparition, aujourd'hui et demain, en reconnaissant leurs fonctions écologiques ainsi que leur valeur économique, culturelle, scientifique et récréative. Lucien Dianzenza Légendes et crédits photo :Photo 1: Le bassin de la Lufira/photo Elise Queslin
Photo 2: Chute de la Lofoï/ photo Elise Queslin Notification:Non |