Audiovisuel : une joint-venture va gérer et commercialiser la TNT au Congo

Les premiers déploiements de la TNT vont être lancés dans cinq villes pilotes (Brazzaville, Pointe-Noire, Dolisie, Ouesso et Oyo).  Initialement prévue pour le premier trimestre de cette année, l’opération aura lieu dans les prochains jours, en attendant l’aboutissement de la problématique de la gouvernance de l’infrastructure.

Le processus de création de cette société est bien avancé, souligne Thierry Moungalla, ministre de la Communication et des médias. Il est piloté, en premier lieu, par le ministère des Finances et du budget, accompagné par le ministère de l’Aménagement du territoire et des Grands travaux, qui a la charge de déployer les infrastructures nécessaires, la présidence de la République, le ministère de la Communication en tant que bénéficiaire et enfin le prestataire technique, Startimes.

Dans les prochains mois, la société en création, une entreprise commune ou de participation, recevra ces infrastructures qu’installe Startimes et sera à pied d’œuvre pour créer le contenu qui sera embarqué dans le bouquet numérique de l’Etat.  

« La gouvernance de cette infrastructure nécessite que nous créons une société qui répondra aux attentes du gouvernement dans un secteur plein de potentialités, mais aussi très concurrentiel et qui n’est exploité aujourd’hui que par des sociétés privées », précise Thierry Moungalla.

Au Congo, il existe déjà des sociétés qui font de la télévision numérique, mais sous forme de diffusion satellitaire. La télédistribution via un satellite, qu’opèrent les sociétés Startimes, Canal+, TNT Africa, est bien entendu de la télévision numérique par le fait que les contenus sont émis par des supports numériques.

Le projet que ficelle le gouvernement permettra d’avoir un déploiement de la TNT par voie terrestre. Un plan qui regorge deux points importants : le déploiement de la technologie et l’accessibilité de celle-ci à toutes les couches sociales de la société.

 « Pour la préservation de l’intérêt général de notre population, nous avons le devoir de nous assurer que cette technologie soit accessible à tout le monde. A ce titre, il y aura un bouquet de base avec des chaînes gratuites préprogrammées dans la télévision, c’est-à-dire sans abonnement », promet le ministre de la Communication et des médias.

Des contraintes sont levées pour le déploiement de la TNT

Le passage de l’analogique au numérique dans le secteur de l’audiovisuel se rapproche. En février dernier, les experts du ministère des Grands travaux et ceux du ministère de la Communication se sont rendus sur le terrain pour faire un état des lieux de l’avancement des chantiers destinés à ce processus. Des visites concluantes dans les cinq villes pilotes épinglées à recevoir les premiers déploiements de la TNT ont eu lieu.

Si ce satisfecit peut présager le lancement de la TNT dans les prochains mois, d’autres contraintes qui se rangent, à l’instar de la restitution des fréquences analogiques longtemps saisies par la RDC, soutiennent le processus.

Le Congo, comme plusieurs pays, n’a pas respecté le délai initial du 17 juin 2015, fixé par l’Union internationale des télécommunications pour le passage de l’analogie à la TNT, en ce qui concerne l’audiovisuel.

Pour lever les difficultés techniques, le pays a fait recours à l’expertise de Startimes. « C’est un opérateur mondialement reconnu dans ce secteur, qui ne nous propose pas juste le déploiement de cette technologie, mais aussi du contenu dédié à l’Afrique », explique Thierry Moungalla.

« Mais au-delà du contenu que va nous proposer le prestataire technique, nous devrons, à l’avenir, pouvoir créer notre propre contenu dans le but de favoriser le développement d’un écosystème audiovisuel, favoriser la montée à nos bouquets des chaînes existantes et l’arrivée de nouveaux opérateurs audiovisuels locaux », confie le ministre.