Asadho : l'ONG met en garde Tshisekedi et l’UDPS contre un « naufrage politique spectaculaire »

Mercredi 9 Septembre 2015 - 15:45

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Dans une correspondance adressée au lider maximo sur la situation politique, l’Association africaine de défense des droits de l’Homme (Asadho) lui rappelle que toute décision à prendre dans le cadre du dialogue annoncé au pays doit tenir compte des aspirations profondes du peuple congolais.

La lettre signée le 8 septembre par le président de l’Asadho, Jean-Claude Katende, a commencé par rappeler à Étienne Tshisekedi la longue lutte menée par son parti, l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), depuis la fameuse lettre des douze parlementaires pour l’instauration de la démocratie en RDC, afin de le mettre en garde sur une issue du dialogue attendu dans le pays, qui ne tiendrait pas compte des aspirations du peuple. « Un accord qui serait trouvé uniquement entre l’UDPS et la majorité présidentielle ne pourrait pas résoudre les problèmes politiques qui sont engendrés par le refus de la majorité présidentielle de préparer de bonne foi l’alternance politique de 2016 », a averti l’Asadho.

Pour cette ONG, la volonté du peuple reste le respect de la Constitution, notamment en ce qui concerne l’organisation de l'élection présidentielle et l’alternance au pouvoir en RDC. En ce moment où nous vous écrivons, a appuyé l’Asadho, l’aspiration du peuple congolais est qu’au mois de décembre 2016, le président de la République, Joseph Kabila, respecte les termes des articles 70 et 220 de la Constitution de la RDC, qu’il passe le pouvoir à un(e) autre congolais ou congolaise à l’issue d’une élection présidentielle libre, transparente et démocratique organisée dans le délai constitutionnel.

Selon l’Asadho, en effet, le fait que l’UDPS et la majorité présidentielle soient les grandes forces politiques du pays ne peut les amener à penser qu’elles peuvent régler toutes seules les problèmes politiques actuels. « Y croire c’est faire une fausse route », a écrit cette association, qui a attiré, par ce passage, l’attention de l’UDPS sur le fait que ces rencontres ne devront pas leur faire ignorer qu’il y a dans ce pays d’autres forces politiques et sociales démocratiques incontournables qui devront être associées auxdites rencontres pour que l’alternance politique de 2016 se fasse sans atermoiements ni heurts.

Éviter de faire fausse route

Dans son argumentaire, l’ONG a rappelé à Étienne Tshisekedi et l’UDPS les récents déboires du député national, Zacharie Bandiengila, alias Ne Muanda Nsemi, qui a essuyé des jets de pierres à Moanda, dans le Kongo central, de la part de la population en colère, alors qu’il sensibilisait pour une autre transition de trois ans. À en croire l’Asadho, qui a pensé que Ne Muanda Nsemi a fait fausse route, cette population en colère a considéré le revirement politique du leader du Bundu dia mayala en faveur du camp présidentiel comme une trahison. Il est inacceptable, a appuyé l’Asadho, que l’un des partis politiques, l’UDPS, qui s’est battu pour l’instauration d’une démocratie intégrale et pour l’alternance politique dans notre pays fasse un tel naufrage politique en ce moment particulier de l’histoire de la RDC.

C’est en brandissant cette sanction qualifiée de « naufrage politique spectaculaire » que l’Asadho a attiré l’attention d’Étienne Tshisekedi et de son mouvement politique, l’UDPS, sur les contours à donner au dialogue en préparation pour lequel cette formation politique et le camp présidentiel ont pris des contacts. « Nous apprenons que l’UDPS aurait accepté lors de ces rencontres avec la majorité présidentielle la mise en place d’un gouvernement de transition pour régler les questions techniques liées à l’organisation des élections. Vu les discours contradictoires tenus par les uns et les autres à ce sujet, il est important que vous-mêmes interveniez pour fixer le peuple sur les conclusions des rencontres entre l’UDPS et la majorité présidentielle. Le peuple a le droit de le savoir, car tout ceci aura un impact positif ou négatif sur son quotidien », a conseillé l’Asadho au président de l’UDPS.

Lucien Dianzenza

Légendes et crédits photo : 

Photo 1: Le président de l'UDPS, Étienne Tshisekedi Photo 2: Le président de l'Asadho, Jean-Claude Katende/Photo Adiac

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