Après l’abdication du M23 : les FDLR, l’ADF-NALU et la LRA dans le collimateur

Mercredi 6 Novembre 2013 - 18:15

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Toutes les autres forces négatives, qui n’auront pas fait droit à l’ultimatum  que le président Joseph Kabila leur a lancé il y a quelques jours, seront bientôt traquées conformément à la résolution 2098 du Conseil de sécurité.

La rébellion du M23 à l’est de la RDC n’existe plus de nom. Ce mouvement armé a été défait mardi dans ses derniers retranchements dans les collines de Runyonyi et Chanzu après le démantèlement de sa base militaire installée à Rumangabo en territoire de Rusthuru. L’assaut mené par les Fardc sur ces dernières positions rebelles a été tel que le gros des éléments du M23 ont dû décamper pour se refugier au Rwanda et en Ouganda, apprend-on des sources militaires. Ils sont près de deux cents combattants du M23 dispersés dans ces deux pays voisins. Quelques-uns de ces hommes des troupes se seraient éparpillés dans le parc national des Virunga.

En tout état de cause, l’aventure militaire perpétrée par le M23 dans l’est du pays avec l’appui du Rwanda vient de connaître son épilogue. D’après le porte-parole des Fardc/Nord-Kivu, le colonel Olivier Hamuli, plusieurs officiers supérieurs du M23 ont été tués lors des derniers combats. Il fait également état de plusieurs capturés parmi les rebelles dont la plupart ont consenti à regagner les rangs dans le cadre du processus de désarmement, démobilisation et réinsertion dans l’armée nationale. Actuellement, à en croire la même source, les Fardc s’attellent à consolider leurs positions conquises tout récemment sur fond de « reconditionnement » des troupes fatiguées après l’intense campagne militaire menée contre le M23. Toutefois, comme le laisse entendre la société civile du Nord-Kivu, l’armée nationale ne devrait pas trop s’enthousiasmer et baisser la garde. Bien au contraire, elle devrait redoubler de vigilance pour faire face à toute velléité de reconstitution du M23 avec le concours du Rwanda.

 Pour le gouvernement, le M23 déjà affaibli militairement ne constitue plus un épouvantail. Une action militaire vigoureuse serait déjà en train d’être concoctée contre les autres forces négatives qui pullulent dans la région. C’est dire que les canons des Fardc sont désormais pointés vers les autres groupes armés nationaux et étrangers qui empestent la vie au Nord et au Sud-Kivu. « Il n’y a plus de place dans notre pays, pour quelque groupe armé irrégulier que ce soit, qu’il s’agisse des FDLR rwandais, des ADF-NALU et de la LRA ougandaises, des FNL burundais, ainsi que de tous les groupuscules Maï-Maï congolais », avait déclaré Lambert Mende au cours de son dernier point de presse. Toutes les autres forces négatives, qui n’auront pas fait droit à l’ultimatum que leur a lancé le président Joseph Kabila il y a quelques jours, seront donc traquées par les Fardc appuyées par la Brigade spéciale d’intervention de la Monusco conformément à la résolution 2098 du Conseil de sécurité.

Poursuivre les efforts de normalisation

La menace est à prendre au sérieux. Pour le porte-parole du gouvernement, cette action militaire imminente entre en droite ligne des recommandations issues du dernier sommet conjoint de la Sadc et de la Cirgl tenu récemment à Pretoria. Les chefs d’États et de gouvernements des deux organisations régionales réunis dans la capitale sud africaine avaient, en effet, exhorté les États membres à « œuvrer pour le rapatriement des forces négatives dans leurs pays d’origine dans le cadre de la lettre et de l’esprit de l’Accord-cadre d’Addis-Abeba ».

Tout porte à croire que les FDLR, l’ADF-NALU, la LRA et les FNL présents sur le territoire congolais n’ont qu’à plier bagages pour ne pas subir le même sort que le M23. S’agissant particulièrement des FDLR, « leur nombre a été réduit à ce jour de plus de 80%  grâce aux campagnes organisées par les Fardc seules », a précisé Lambert Mende. Et le porte-parole d’ajouter que la victoire militaire des Fardc sur le M23 « n’a pas pour conséquence de mettre un terme aux efforts de normalisation de notre pays qui doivent, au contraire, se poursuivre ».                           

 

Alain Diasso

Légendes et crédits photo : 

Joseph Kony, le leader de l'Armée de résistance du seigneur (LRA)