Angola : conférence sur la sécurité maritime avec une participation italienne

Samedi 10 Octobre 2015 - 16:16

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Luanda vient de clôturer deux jours d’intenses travaux sur la sécurité maritime et énergétique avec une présence internationale remarquée.

Rien que la forte participation des experts de plus de 30 pays, 300 en tout, démontre l’intérêt qu’a eu la conférence de deux jours qui vient de se tenir à Luanda. Elle était destinée à réfléchir sur la sécurité maritime dans le Golfe de Guinée et en Afrique en général. Jeudi et vendredi, les participants ont exploré dans la capitale angolaise les voies d’accompagnement d’un secteur porteur comme celui de rendre plus sûre la navigation maritime en Afrique et autour d’elle.

Il a été rappelé que 90% du commerce africain s’effectue avec l’appui vital du transport maritime. Du Maghreb en Afrique Australe, du Caire à la Namibie, les marchandises voyagent par conteneurs, et donc par bateaux en mer. Sans parler des liens quotidiens avec les régions importatrices ou exportatrices de ce que l’Afrique produit ou consomme en priorité : l’Asie, l’Europe, l’Amérique. L’Afrique, cela est connu, est le continent par excellence des exportations des matières premières et d’importation des produits qui en sont ou non les dérivés directs.

C’est pourquoi la conférence comportait aussi un important volet consacré à la sécurité énergétique. Secteur stratégique s’il en fut, ainsi qu’en témoigne la participation à très haut niveau d’un pays comme l’Italie venue à Luanda avec son sous-secrétaire à la défense Gioacchino Alfano et le spécialiste de la Marine militaire en sécurité maritime Gianfranco Annunziata. Les deux hautes personnalités ont complété un panel comprenant les dirigeants du vaisseau amiral du savoir-faire italien, ENI, ayant un évident intérêt vers les questions de sécurité en mer.

C’est là que le groupe tire l’essentiel de sa production pétrolière et gazière, grâce à ses installations en offshore. La sécurité des plateformes en mer a été un sujet très commenté pendant cette conférence à laquelle se sont également joints des sécurocrates américains. Tous ont cherché à identifier les zones de coopération internationale dans le domaine de la sécurité, et mettre sur pied des passerelles  multilatérales d’opération pour rendre, notamment, les exportations des produits pétroliers plus sûres. Il s’est formulé une réponse commune de réaction face aux piratages, rapts et sabotages des installations en augmentation sur la façade atlantique africaine surtout.

Mais le Nigéria, connu pour ses pipe-lines constamment siphonnés ou les enlèvements des opérateurs pétroliers, locaux ou étrangers, n’est plus seul sur la liste noire. La Somalie sur la façade de l’Océan indien, le large de la pointe sud du continent constituent aussi des lieux d’insécurité des cargaisons pétrolières. Sans parler de la Méditerranée, régulièrement « infestée » par les trafiquants de migrants qui en ont fait leur terrain de jeu.

Pour le vice-président angolais Manuel Vicente, il était temps que l’Afrique prenne le problème de sa sécurité maritime à bras-le-corps, car le commerce intra-africain par voie maritime représentera une donnée de plus en plus essentielle dans les prochaines années. Qui plus est, a-t-il souligné, « la stratégie maritime intégrée de l’Union africaine pour 2050 reconnait le grand potentiel du secteur maritime pour promouvoir le développement économique, augmenter les échanges commerciaux et améliorer les conditions de vie de plus de 700 millions d’habitants du continent ».

Lucien Mpama

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