Agriculture et électricité : les défis pour un nouvel ordre économique du continent africain

Lundi 29 Février 2016 - 18:14

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Choisies comme thème de la 4e édition du forum international « Afrique développement » tenu du 25 au 26 février à Casablanca au Maroc, l’Agriculture et l’énergie constituent des défis majeurs auxquels le continent africain est appelé à relever en vue d’atteindre son développement économique, gage de l’émergence espérée.

 Avec 65 % des terres arables non exploitées, le continent qui peut nourrir le monde peine encore, dans sa majorité, à retrouver son indépendance alimentaire qui le contraint à dépendre fortement des autres continents au point d’importer pour des centaines de milliards par an (300 milliards FCFA pour le cas de la République du Congo).

Pour espérer renverser la tendance et permettre ainsi à l’Afrique d’assurer son indépendance, il s’est dégagé, pendant le forum de Casablanca, que les PME (Petites et moyennes entreprises) africaines doivent franchir le pas et se considérer comme moteur de croissance.

Sans indépendance alimentaire, l’Afrique ne pourra atteindre son indépendance vis-à-vis des pays du nord. Conscients donc de cette réalité évidente, les participants au Forum Afrique développement ont appelé à réfléchir aux modèles de co-développement à travers des joint-ventures, notamment avec le Maroc dont l’expertise et l’expérience en la matière constituent un modèle à suivre pour les pays africains subsahariens.

Selon certains spécialistes du secteur agricole, il s’agit là de redonner un sens aux initiatives privées afin de faire des agriculteurs africains des acteurs du développement économique.

« Notre forum a appelé à plus de confiance, à plus de partenariat en soulignant l’importance des synergies commerciales transnationales. Avec une croissance estimée à 4,4% en 2016 et 5% en 2017, l’Afrique continue d’être une destination privilégiée des investisseurs », relevait la directrice générale de Maroc Export, Zahra Maafiri.

Seulement, fait-elle observer, il reste des obstacles à surmonter afin de profiter pleinement du potentiel de notre région pour sortir l’Afrique de son étiquette de région importatrice de nourriture.  

Faire de l’énergie une priorité pour l’Afrique

Avec 15 % de la population mondiale, l’Afrique ne consomme que 3% de l’énergie primaire de la planète, relève des spécialistes de la question. Le continent, qui connait à peine un taux d’accès à l’électricité de 24% contre 40% dans d’autres régions du monde à faible revenu, doit, pour se faire mettre en œuvre de nouveaux moyens en vue de développer la consommation d’énergie à des coûts compatibles avec le niveau de vie des populations.

En effet, doté d’un potentiel considérable pourvu en matière de production hydraulique et géothermique, le continent bénéficie également d’abondantes radiations solaires capables de développer de nouvelles sources d’énergie. Seulement, l’absence de leadership politique pour plus de ralliement des finances constitue un grand handicap.

Outre la mobilisation des ressources pour favoriser le raccordement des pays aux différents réseaux intra africains, l’absence d’encadrement du personnel technique et des plans concertés est aussi un frein au développement de ce secteur vital pour l’industrialisation de l’Afrique.

Selon le président de la Fondation énergie pour l’Afrique, Jean Louis Borlo, la faiblesse d’encadrement subsaharien en matière d’énergie a besoin de l’expérience du Maroc qui a déjà fait ses preuves dans le domaine. Des statistiques indiquent que dans le domaine énergétique, ce pays à atteint aujourd’hui un taux d’électrification de 97,1%.

« S’engager pour l’énergie constitue une bataille internationale et cela à travers des démarches », précisait-il à l’occasion du panel sur l’énergie lors du Forum Afrique développement de Casablanca.

Devant le tableau peu reluisant pour nombre des pays africains, il apparait nécessaire de voir les pays exploiter les opportunités de la coopération sud-sud dans ce domaine en y impliquant au mieux le secteur privé en tant que vivier d’acteurs capables d’investissements de différentes tailles (petite, moyenne et très petite entreprise) allant des systèmes locaux à des alliances inter et intra Etats.

Dans cette perspective, se plaçant comme un acteur de développement de l’économie africaine, le Maroc, à travers le groupe Attijariwafa Bank, s’engage d’année en année à promouvoir les efforts de bancarisation des populations, le développement des réseaux de proximité pour accompagner les PME, TPE et les grandes entreprises dans les différents pays de présence, mais aussi à soutenir les grands projets d’infrastructures initiés par les gouvernements africains.

C’est la raison de la création du club Afrique développement qui se fixe comme objectif d’accompagner dans la découverte de nouveaux territoires d’investissement, faciliter les mises en relation et susciter des projets gagnant. 

 « Cette 4e édition nous a permis, une fois de plus, de constater la détermination des opérateurs économiques pour saisir les opportunités d’affaires intra africaines. Cela à travers la volonté exprimée des décideurs publics pour faire avancer les projets du partenariat public –privé concret et créateur de valeur », déclarait le président directeur général d’Attijariwafa Bank, Mohamed El Kettani clôturant les travaux.

Il a précisé que les recommandations issues des débats et échanges seront, comme lors des précédentes éditions, consignées dans le livre blanc annuels du forum qui sera acheminé à destination des communautés d’affaires et décideurs publics du continent.

Le Cameroun, la Tunisie et le Sénégal, lauréats des trophées de la coopération

 Les « Trophées de la Coopération Sud-Sud », une récompense destinée aux meilleures entreprises engagées dans le développement des échanges et des investissements intra-africains a nominé neuf entreprises de différents pays parmi lesquelles la société Inter continental des services du Congo Brazzaville.

Des neuf, trois seules ont été récompensées, à savoir Azur SA du Cameroun, le Groupe One Tech de la Tunisie et Teylion Prospectives du Sénégal. Elles se sont respectivement illustrées dans les catégories « Innovation » et « Entrepreneuriat Social ».

 En marge du forum, la Fondation Attijariwafa Bank a organisé, en partenariat avec le Musée Tiskiwin de Marrakech, à l’espace d’art Actua, une exposition intitulée « Arts transsahariens. Un art de vivre » traitant des arts traditionnels de l’habitat nomade et sédentaire dans les espaces transsahariens, du Sud du Maroc aux rives du Niger. Cette exposition visait à souligner l’appartenance à une même communauté culturelle, fécondée par une histoire millénaire de migrations humaines et de relations commerciales et culturelles.

 

 

 

 

Guy-Gervais Kitina

Légendes et crédits photo : 

1° Des panélistes pendant le forum; 2° mme Zahra Maafiri à la clôture des travaux du forum; 3° Une vue des participants; 4° photos de famille des lauréats des Trophées de la coopération.

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