Afrique : une malnutrition stagnante à des niveaux élevés depuis des décenniesSamedi 21 Novembre 2015 - 15:45 C'est le constat sans appel de la Banque africaine de développement (BAD) qui reste convaincue d'ailleurs que le continent africain doit rechercher les meilleures performances économiques dans une meilleure alimentation de ses populations. Avant de tirer cette conclusion, il y a eu une grande réflexion qui a porté sur une évaluation sans complaisance des systèmes agricoles et alimentaires actifs de la région. Pour les pays membres de la BAD, il faut songer dès à présent aux différents moyens possibles à mettre en oeuvre urgemment pour éliminer la malnutrition qui continue à sévir en Afrique, selon les chiffres disponibles. En effet, l'on estime actuellement que 58 millions d'enfants de moins de 5 ans accusent un retard de croissance. Pire, 14 millions d'entre eux affichent un poids trop faible par rapport à leur taille, tandis que 10 millions sont en surpoids. Pour la BAD, ces chiffres doivent inquiéter les dirigeants du continent africain en raison de leur impact direct sur leur développement économique. Certes, comme l'explique cette institution africaine, il n'y a pas doute à se faire sur les liens étroits entre l'agriculture, les systèmes alimentaires et la nutrition. La sécurité alimentaire et nutritionnelle fait partie aujourd'hui des défis mondiaux. À en croire la BAD, la problématique de la nutrition doit être analysée d'un point de vue économique. Cette perception est renforcée par les conclusions d'un rapport de l'Unicef qui revèle sans ambiguïté qu'une alimentation insuffisante conduit à des économies peu performantes. Selon cette agence des Nations unies, le coût annuel de la sous-nutrition en Afrique subsaharienne est estimée à 25 milliards de dollars américains. L'Afrique et l'Asie perdraient ainsi 11% de leur PNB chaque année en raison d'une alimentation insuffisante, poursuit-elle. Parmi les recommandations de la BAD, il y a la création d'une demande pour des cultures bio-fortifiées dans le cadre des programmes nationaux et régionaux. Cela va exiger des initiatives concrètes de fortification des aliments à grande échelle dans les systèmes alimentaires et la mobilisation des plates-formes agricoles pour promouvoir particulièrement les innovations. Quant au secteur privé, il est appelé à jouer un rôle central dans l'exploitation des ressources alimentaires de l'Afrique. Il s'agit de répondre aux besoins nutritionnels de la région. Et les femmes exploitantes agricoles sont appelées à s'y impliquer totalement grâce à des mesures importantes à prendre pour faciliter leur accès aux titres fonciers, aux technologies peu intensives et au crédit. Laurent Essolomwa Notification:Non |