Procès du 4-Mars : les juges et avocats de la défense discutent de questions de forme
La première concerne le fait que la plupart des avocats de la défense n’avaient pas l’ensemble des pièces qui composent la procédure en débat. La seconde observation était relative au non-respect du délai de la nomination des jurés. « Selon la loi, le procès criminel s’ouvre dix jours après la désignation des jurés. Cela permettra aux accusés de connaître les identités réelles et de faire les requêtes de contestation, s’ils en ont. Or, dans notre cas, les jurés ont été choisis le 2 août et le procès s’ouvre le 6 août », a expliqué Me Thomas Djolani. De son côté, Me Ambroise Hervé Malonga a récusé le président de la Cour, Mathurin Bayi, et son assistant, au motif qu’ils avaient déjà examiné le dossier en débat à l'instruction et qu'ils étaient parvenus à la conclusion que plusieurs charges pèseraient sur les accusés. Ainsi Me Malonga s’est-il dit dubitatif quant à la bonne foi des juges qui ont déjà examiné une affaire en instruction et à qui l’on confie la même affaire en audience publique. Le président de la Cour et le procureur général près la Cour d’appel ont apporté des réponses à toutes ces observations. Ils ont notamment invité les avocats de la défense à faire chaque fois référence aux lois et surtout aux dispositions contenues dans le code de procédure pénale de la République du Congo. Le procureur général près la Cour d’appel de Brazzaville a insisté sur la nécessité de procéder au plus vite à la révision des codes congolais pour les arrimer aux nouvelles exigences juridiques et sociétales. Un procès qui draine les foules…
À l’arrivée des accusés au palais de justice, un bruit assourdissant a retenti dans l’enceinte, comparable à l’entrée des joueurs sur l’aire de jeu. Pendant les débats, les interventions des avocats de la défense étaient accompagnées de salves d’applaudissements à l’extérieur de la salle d’audience, comme si on se trouvait dans un meeting politique. Le procureur général près la Cour d’appel de Brazzaville, Corneille Moukala Moukoko, a pris la parole et appelé à la sérénité. Il a fait une proposition au président de la Cour relative à l’interdiction du public d’assister au procès au cas où la sérénité ne serait pas obtenue. Josiane Mambou-Loukoula Légendes et crédits photo :Photos : À l'intérieur et à l'extérieur de la salle d'audience. (© DR) |