Intégration économique régionale : Joseph Kabila prend la tête du Comesa

La République démocratique du Congo vient de prendre la tête du Marché commun de l’Afrique australe et orientale (Comesa). C’était à l’issue de la séance inaugurale des travaux du 17^e sommet des chefs d'État de cette organisation tenue le 26 février à la Cité de l’Union africaine. La RDC sera secondée par l’Éthiopie et l’Ouganda qui occupent respectivement la vice-présidence et le poste de rapporteur dans le nouveau bureau. La passation des pouvoirs entre le président sortant Youweri Museveni et entrant Joseph Kabila Kabange a clôturé l’ouverture de ces assises placées sur le thème « Consolidons les échanges intra-Comesa en développant les micro, petites et moyennes entreprises ». L’on a noté la présence des épouses des chefs d’État, des ambassadeurs et chefs des missions diplomatiques, des membres des institutions de la République et d’autres officiels.

Fort de tous ses attributs du pouvoir, Joseph Kabila Kabange a dans son mot de circonstance tenu à remercier ses pairs pour la confiance qu'ils lui ont faite tout en les rassurant de la volonté de son pays de mettre à profit sa présidence pour faire avancer la cause de l’intégration économique des États membres. Tout en louant la qualité du travail abattu par son prédécesseur en mettant une emphase particulière sur la pertinence des résolutions prises au dernier sommet de Kampala, il a déclaré compter sur sa collaboration tout au long de son mandat. Joseph Kabila a salué le dynamisme ayant caractérisé le fonctionnement de l’organisation ces vingt dernières années en vue d’améliorer la compétitivité sur le continent avec une incidence positive sur la qualité de vie de ses populations. Considéré comme la plus grande zone de libre échange  en Afrique sur un espace de 16,5 km2 habité par 490 millions d’âmes et un PIB situé autour de 425 millions de dollars, le Comesa, a-t-il indiqué, est la région qui a mieux résisté à la dernière crise économico-financière ayant secoué dernièrement le monde. « Après 20 ans de croissance caractérisée par un dynamisme exemplaire, le Comesa est devenu un puissant outil de promotion du développement de ses États membres ainsi que l’intégration de leurs économie », s’est-il félicité.

Il a plaidé pour la consolidation des acquis déjà engrangés et pour la poursuite des reformes en cours. « Au cours de la dernière décennie, nos échanges ont augmenté de 600%. Ils auraient pu croître davantage. Ils ont toutes les chances d’y arriver pour peu que nous consolidions les acquis et mener à bonne fin les réformes en cours. Parmi ces réformes, il y a lieu de souligner la mise en œuvre des institutions d’appui au développement des activités économiques telle l’agence africaine d’assurances, la chambre de compensation et l’agence régionale d’investissement », a-t-il ajouté. Son ambition déclarée est de voir le Comesa jouer un rôle plus important dans la région, inéluctable sur le continent et majeur dans le monde.

Trouver de sources de financement supplémentaires

 Quoique cette embellie renvoient les résultats encourageants obtenus jusque-là, Joseph Kabila a stigmatisé le fait que certaines obligations souffrent encore dans leur mise en œuvre à l’instar de l’agenda d’intégration et de l’Union douanière devant sous-tendre le marché commun. Et le président Kabila d’appeler les États membres à plus de volontarisme afin de relever un autre défi de taille qui se dresse sur le parcours du Comesa, à savoir son financement pourvu en grande partie par des partenaires extérieurs. Une situation qui, a-t-il déclaré, ne peut durer longtemps car touchant à l’indépendance de l’organisation, ou mieux à son existence même. Il y a lieu d’explorer d’autres sources de financement supplémentaires en interne, a recommandé Joseph Kabila avant d’exhorter les États membres à mettre un accent soutenu sur les sciences, la technologie et les innovations. Il a promis d’apporter tout son concours à l’initiative visant à primer les innovations importantes en rapport avec les défis de développement auxquels fait face le Comesa.

Joseph Kabila a, par ailleurs, plaidé pour une synergie dans les stratégies efficientes d’utilisation des ressources naturelles pour non seulement booster l’émergence du continent et améliorer la qualité de vie des populations, mais aussi pour améliorer la part de l’Afrique dans l’économie mondiale. Il reconnaît que le chemin reste encore long à parcourir sur la voie de l’intégration régionale. Il a pris le pari de pousser l’organisation durant son mandat dans l’atteinte de son objectif ultime en donnant un contenu au Comesa. Il espère que les assises de Kinshasa marqueront un tournant décisif dans la réalisation de cet objectif.