Opinion
- Éditorial - Les Dépêches de Brazzaville
- Réflexion - Jean-Paul Pigasse
- Le fait du jour - Gankama N'Siah
- Humeur - Faustin Akono
- Chronique - Ferréol Gassackys
- Brin d’histoire - Mfumu
- Tribune libre - Jean Kernaïse Mavoungou, docteur en finance de marché, directeur
- Idées-forces - Clotilde Ibara
- Analyse - Lucien Pambou,économiste, professeur d'économie et de sciences
Alors surgit le Fonds bleu ...Dimanche 29 Avril 2018 - 19:38 L'Histoire retiendra que le Fonds bleu pour le Bassin du Congo fut porté sur les fonts baptismaux le 29 avril 2018 alors que la crise financière provoquée par l'effondrement brutal des cours de l'"or noir" sur les marchés mondiaux et les tensions politiques ou religieuses dans plusieurs pays de cette partie du continent semblait vouer l'Afrique centrale à des troubles sans fin. Loin, bien loin d'être l'une de ces grands-messes vouées à la parole plutôt qu'aux actes qu'affectionnent les grands de ce monde, la conférence régionale sur le climat qui s'est tenue à Kintélé ce week-end a démontré que les Africains sont bien décidés à se battre pour préserver la nature, accélérer leur marche vers l'émergence sans porter atteinte à l'environnement, contribuer à sauver la planète du désastre écologique qui la menace en raison des dérives destructrices des grandes puissances industrielles. Le message que ce Sommet a envoyé à l'espèce humaine est aussi clair que fort. On peut ainsi le résumer : la survie de l'humanité viendra de la volonté des pays en voie de développement de préserver la nature qui les entoure et non des discours aussi nobles que vides tenus par les "Grands" de ce monde chez qui la richesse nourrit un aveuglement destructeur. Cette vérité que refusaient jusqu'à présent de regarder en face les nations riches ayant été confirmée lors de la conférence qui vient de se tenir sur la rive droite du fleuve Congo, il reste maintenant à bâtir le Fonds bleu qui la concrétisera. Affirmée avec force au coeur même du deuxième plus grand bassin fluvial de la Terre, elle va provoquer, en effet, sur les cinq continents une prise de conscience générale qui accélèrera de façon spectaculaire le processus de lutte contre le danger mortel que court aujourd'hui notre espèce. Et tout indique, aujourd'hui, qu'elle finira par contraindre les nations riches à changer elles-mêmes radicalement d'attitude face au dérèglement climatique. Alors que surgit sur la scène mondiale le Fonds bleu pour le Bassin du Congo, le plus difficile reste à faire. Le plus difficile, c'est-à-dire la mise en place effective de l'institution qui portera ce nom et qui traduira en actes concrets, en gestes précis l'idée aussi simple que puissante selon laquelle ce sont les hommes eux-mêmes qui peuvent et doivent sauver la planète du désastre climatique et environnemental qui la guette. Doter le Fonds bleu des structures qui lui permettront de fonctionner, lui apporter les financements nécessaires pour agir dans les douze pays qui le composent, attirer vers lui les meilleurs experts internationaux, mener sur le terrain les actions qui convaincront les simples citoyens d'agir en respectant la nature sont autant de défis que cette institution va devoir relever dans les mois et les années à venir. Un travail de Titan qui ne sera possible que si la volonté politique ayant présidé au lancement de l'idée du Fonds bleu lors de la COP 22 en 2016 à Marrakech, à sa naissance lors de la Conférence d'Oyo en 2017, à son émergence sur la scène mondiale lors du Sommet de Brazzaville en 2018 se renforce effectivement au fil du temps. Disons-le sans l'ombre d'un doute, la partie n'est pas gagnée même si un pas décisif a été franchi ces dernières heures à Kintélé.
Jean-Paul Pigasse Edition:Édition Quotidienne (DB) Notification:Non |