Technologie : les premiers drones "made in Cameroun" déjà disponiblesLundi 26 Février 2018 - 16:45 Le créateur, William Elong, 25 ans, qui nourrit de grandes ambitions pour sa startup, basée à Douala, estime que ce qu’il fait pourrait être considéré comme une réponse à l’exode massive des Africains francophones vers l’Europe, que beaucoup de gens considèrent comme un eldorado pour les études. « Le savoir-faire est ici, au Cameroun », a déclaré ce jeune, qui n’est ni diplômé en informatique ni en robotique, mais titulaire d’un MBA acquis en France. Il s’exprimait devant deux prototypes en cours de fabrication posés sur une table à l’intérieur de l’atelier de montage. « Lorsque toutes les composantes sont disponibles, nous sommes en mesure d’assembler un drone en vingt-quatre heures », a-t-il fait savoir, ajoutant que c’est devenu une fierté de son entreprise Will and Brothers au Cameroun. Pour la société, outre la performance de la technologie, la rapidité de montage des drones concurrence les plus grandes entreprises américaines. « Les début étaient extrêmement compliqués. Mais nous avons une équipe dynamique, autonome et à la pointe de la technologie, grâce à laquelle nous avons trouvé la solution au montage des drones », a souligné le directeur technique de la startup, Yves Tamu. Début février, la ministre des Postes et Télécommunications, Minette Libom Li Likeng, avait déclaré que « Will and Brothers fait la fierté du Cameroun ». La conception de ces appareils est « la démonstration de la capacité d’innovation de la jeunesse camerounaise », avait-elle ajouté, notant que cette jeunesse avait « besoin d’un environnement approprié et d’un écosystème adapté ». La ministre s’exprimait à l’issue d’une cérémonie gouvernementale de présentation des drones "made in Cameroun". Le créateur camerounais, dont l’entreprise est déjà présente en Côte d’Ivoire, envisage l’ouverture de bureaux en France et aux Etats-Unis, au lieu de se limiter au continent africain. « Il faut sortir de la vision afro-centriste du business et comprendre que quand on a une vision globale, mondiale, cela inclut l’Afrique », a dit William Elong, qui a regretté le fait que les innovateurs africains se heurtent aux problèmes de financements de leurs projets, et surtout au scepticisme ambiant. « Les gens ne croient en rien. Quand vous dites que vous voulez créer une intelligence artificielle ou des drones, les gens n’y voient pas d’intérêt », a relevé Elong, déplorant qu’il n’y ait pas de « beaucoup d’Africains impliqués dans le financement de son projet », même s’il avait réussi a levé deux cent mille dollars de la création de sa société. Le jeune patron, qui espère obtenir deux millions de dollars supplémentaires, même si tous les financements de sa startup sont occidentaux, a indiqué que le développement de l’intelligence artificielle est le but majeur qu’il veut atteindre, alors que l’assemblage des drones ne représente que 10% de ses visées. « L’intelligence artificielle, c’est l’avenir de l’humanité (…). Je suis sonné à quel point les gens ne s’intéressent pas à la technologie ici », a-t-il poursuivi. Composée d’ingénieurs et de développeurs, la startup a mis deux ans, marqués par des échecs et le doute, avant de réussir à faire décoller ses premiers drones. Aujourd’hui, l’entreprise a mis au point une intelligence artificielle baptisée Cyclop, qui permet au drone de détecter des personnes, des objets, des véhicules, et d’identifier différents types d’animaux, dans un lieu donné.
Nestor N'Gampoula Notification:Non |