Interview. Léonidas Mottom Mamoni : « Guy Brice Parfait Kolelas est député de la majorité présidentielle »

Samedi 13 Janvier 2018 - 14:30

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Dans une interview exclusive accordée aux Dépêches de Brazzaville, le deuxième questeur de l’Assemblée nationale et député de Ouesso 2, Léonidas Mottom Mamoni, réagissant à l’intervention du député de Kinkala 2, Guy Brice Parfait Kolelas, sur RFI le 10 janvier, a précisé que ce dernier est un député de la majorité présidentielle, étant élu sous cette bannière pour le compte du Mouvement congolais pour la démocratie et le développement intégral (MCDDI), en 2012. Mottom Mamoni a également abordé les questions liées à l’actualité nationale.

Les Dépêches de Brazzaville (L.D.B.): Comment appréciez-vous l’interview du député Guy Brice Parfait Kolelas sur RFI ?

Léonidas Mottom Mamoni (L.M.M.) :  Certaines déclarations qu’il a faites sur RFI m’ont étonné, notamment quand il a abordé la question sur la présidentielle de mars 2016. En effet, il a été le seul candidat malheureux à avoir reconnu la victoire de Denis Sassou N’Guesso après la proclamation des résultats. Il avait appelé au calme les militants de son parti qui étaient prêts à organiser des actions publiques de protestation des résultats. J’avais salué cette attitude républicaine. Cependant, son changement d’avis, le 10 janvier sur RFI, m’a surpris.

 D’ailleurs, si nous poussons la réflexion un peu plus loin, le député Guy Brice Parfait Kolelas a été élu en 2012 sous le label du MCDDI, l’un des partis de la majorité présidentielle. En tenant compte du fait que les dernières élections législatives n’ont pas pu être organisées dans la deuxième circonscription de Kinkala, on le considère toujours comme député du MCDDI et non de l’Union des démocrates humanistes(Udh-Yuki), la formation politique qu’il vient de créer peu avant les législatives de 2017.

L.D.B. :  Quel commentaire faites-vous du message à la nation du chef de l’Etat devant le parlement réuni en congrès, le 30 décembre dernier ?

L.M.M. : Ce message du président de la République redonne l’espoir aux Congolais dans cette période de crise financière mondiale. Je pense que Denis Sassou N’Guesso a pris la mesure de la situation et a proposé des pistes de solutions. Il est, pour l’heure, à mon avis, le meilleur coach de l’action publique. Maintenant, il est question pour les animateurs des différentes structures de gestion de l’Etat de prendre la relève pour la mise en œuvre des propositions faites par le président de la République dans son message à la nation.

 Je veux insister sur le combat contre les antivaleurs lancé par le chef de l’Etat dans son adresse. Ce n’est pas un combat des jeunes contre les vieux, parce que les vices on les trouve chez toutes les générations. Vous connaissez, autant que moi, que plusieurs dirigeants politiques congolais de la génération du président de la République ne sont pas souvent impliqués dans les scandales financiers, moins encore dans l’érection des châteaux de luxe. De ce fait, parmi les moyens d’éradiquer les antivaleurs, il y a le renforcement des pouvoirs judiciaire et parlementaire.  Le chef de l’Etat l’a reconnu dans son message quand il a demandé au procureur de la République d’interpeller les personnes soupçonnées dans les malversations financières et au parlement d’initier des enquêtes parlementaires.

L.D.B. : L’accord de cessez-le-feu et de cessation des hostilités dans le Pool fait polémique aujourd’hui, comment l’avez-vous accueilli ?

L.M.M. :  Cet accord ne devait pas faire objet de polémiques. Je salue sa signature, parce que la population du Pool a trop souffert. De plus, la paix dans le Pool a des conséquences positives sur l’économie nationale dans la mesure où cet accord permettra le retour de la paix dans cette partie du pays et en même temps le retour des activités économiques, à savoir la réouverture du CFCO ; le redémarrage des travaux de la route Ngambari-Mindouli ; la relance des travaux de la cimenterie de Mindouli et le renforcement de la circulation sur la route commerciale Brazzaville-Pointe-Noire. Voilà pourquoi, les Congolais attendent la mise sur pied de la Commission ad hoc prévue dans cet accord.

L.D.B. : Les discussions avec le FMI piétinent parce que le Congo, selon certaines langues, cache une bonne partie de sa dette. Le parlement a-t-il interpellé le gouvernement à ce sujet ?   

L.M.M. : Le parlement y pense. Je ne suis pas sûr que le gouvernement ait caché une partie de la dette congolaise. Dès l’instant où le président de la République a accepté d’ouvrir les discussions avec le FMI, cela montre la volonté de notre pays de conclure un programme avec cette institution financière internationale. Je suis optimiste que les choses vont bien se passer, parce que le Premier ministre et le ministre des Finances informent régulièrement le parlement de l’évolution de ce dossier. Cependant, lorsqu’on aura signé avec le FMI, les Congolais devront changer leurs attitudes dans la gouvernance publique. Je pense que c’est ce qui est plus important ; pour que nous ne retombions pas dans les erreurs du passé.

Je profite de cette question sur l’économie nationale pour dire qu’il est nécessaire de créer des conditions pour que les Congolais investissent dans leur pays. C’est une façon d’élargir l’assiette fiscale et de créer des emplois. Dans le même ordre d’idées, notre pays devrait créer des emplois formels pour tuer le secteur informel qui prend le dessus sur notre économie.

Propos recueillis par Roger Ngombé

Légendes et crédits photo : 

Léonidas Carrel Mottom Mamoni

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