Investissement : une étude penche pour la création d’une banque de commerce et d’investissement en faveur du groupe ACPLundi 26 Août 2013 - 4:07 À en croire les spécialistes, la création d’une grande banque de commerce et d’investissement pour les États membres du groupe ACP (Afrique, Caraïbes, Pacifique) permettrait de réduire leurs déficits de financement, évalués à plus de 400 milliards de dollars Une étude complémentaire confirme la viabilité et l’aptitude du projet à stimuler la croissance économique en aidant les entreprises locales à obtenir des financements dans quatre domaines essentiels, les infrastructures, le commerce, les PMME (petites, moyennes et micro-entreprises) et les grands projets industriels. De l’avis du chef de cabinent du secrétaire général ACP, Obadiah Mailafia, et du coordonnateur du projet de banque ACP, « les conclusions de l’étude ne sont pas surprenantes. En effet, les pays d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique ont un énorme potentiel de croissance, et certains avancent même déjà à pas de géant ». Il pense qu’un financement adéquat leur sera toutefois nécessaire pour maintenir cet élan. Il soutient que pour exploiter pleinement ce potentiel, ces pays doivent dynamiser leurs citoyens et leurs secteurs privés, et leur donner les moyens de travailler avec efficacité. Les 79 nations qui composent le groupe ACP totalisent une population de près d’un milliard de personnes. Il a ajouté que l’institution devrait être une entité de financement d’envergure mondiale, dotée de compétences de pointe et ancrée dans une vision d’excellence. Il a invité les partenaires internationaux du développement et les pays émergents excédentaires à investir dans le projet, « qui peut contribuer à changer fondamentalement les vies de près d’un milliard de personnes ». D’après le rapport de faisabilité, en dépit des généreux financements des institutions internationales, régionales et nationales, comme la Banque mondiale, ou les banques nationales de développement, « les variations au niveau des facteurs clés de succès ne leur ont pas permis de lancer, de développer et de financer des programmes et des projets de nature à influer de façon déterminante sur la réalisation des objectifs en termes de développement industriel, de démarrage et de croissance solides, et de performance des exportations à travers la zone ACP ». L’Afrique subsaharienne compte, à elle seule, des déficits de financement estimés entre 20 et 40 milliards de dollars pour les PME et 225 milliards de dollars pour le commerce, auxquels s’ajoutent 20 à 40 milliards de dollars pour les infrastructures, et 22 milliards de dollars pour les grands projets industriels dans les secteurs gazier, minier, manufacturier, agroalimentaire et de services. Dans les Caraïbes, les déficits concernent essentiellement les PMME et les grands projets, alors que le Pacifique affiche encore un manque de financements nécessaires pour la réalisation de projets à grande échelle dans le tourisme, les mines, les pétrole, la pêche, l’agriculture et l’exploitation minière sous-marine, un secteur en émergence. Obadiah Mailafia a expliqué que la Banque ACP, ou tout autre structure similaire qui sera mise en place, devra disposer de ses propres capacités et de compétences adaptées aux situations économiques et financières des pays ACP, qui peuvent être spécifiques, en fonction des niveaux de développement, de la culture d’entreprise, des besoins locaux et des attentes. Pour les États membres et leurs entreprises privées, les services proposés pourraient aller de la conception de projets à la mise à disposition de lignes de crédit à des taux compétitifs pour le financement des activités commerciales, en passant par le co-investissement, les services consultatifs et la promotion du financement des PMME, a-t-il ajouté. Le projet permettra par ailleurs d’appuyer des projets régionaux, en mettant l’accent sur la promotion de l’intégration régionale entre les pays ACP. Le projet rappelle qu’un appui politique à un niveau élevé, y compris à celui des chefs d’État, sera indispensable pour la mise en œuvre du projet, notamment pour la mobilisation du capital initial de 2 milliards de dollars, ainsi qu’un recrutement de personnel hautement qualifié pour la gestion de la banque pour servir 80 pays répartis sur trois continents. Par ailleurs, la banque devra être évaluée dans un délai de cinq à sept ans, et la période de mise en œuvre devra être de deux ans minimum. Noël Ndong |