Football : le pape veut faire se rencontrer les religions… sur le terrain !Vendredi 11 Juillet 2014 - 17:55 Le pape va faire jouer un « match des religions » à Rome pour promouvoir le dialogue par le ballon, pas par la confrontation Le pape François ne cessera décidément jamais de surprendre ! Cette fois, il n’est pas question de porter lui-même sa sacoche, de renoncer aux limousines ou de téléphoner par surprise à un jeune adolescent qui lui a écrit, gestes qui ont étonné à l’intérieur et à l’extérieur de l’Eglise catholique. Le pape, Argentin amateur de football (ce qui serait presqu’une tautologie), entend profiter de l’effet Coupe du monde pour faire jouer les religions sur le terrain de foot ! Il a donc convoqué un « match interreligieux » au grand stade olympique de Rome, le 1er septembre prochain. Il a confié les détails de l’organisation de cette rencontre inédite à Javier Zanetti, ancien capitaine de l’autre grande équipe (à part le Milan AC) de la capitale économique italienne, Inter Milan. L’Académie pontificale des sciences en assurera le chapeautage général. Parmi les invités convoqués par le « pape-coach » : Zinédine Zidane (Français, musulman), Lionel Messi (Argentin, catholique) ou encore l’entraîneur portugais Jose Mourinho, chrétien peut-être. Mais on parle aussi de l’Italien Totti (AS Rome) ou du gardien mythique de la « nazionale degli azzuri » italienne, Gianluigi Buffon. À vrai dire, il ne sera pas demandé de carte de baptême à l’entrée des vestiaires. Les traditions religieuses de ceux qui descendront sur le terrain seront purement indicatives, pas effectives. Aujourd'hui, beaucoup de vedettes du sport ont un rapport assez éloigné avec la religion des parents ou du pays de leur naissance. Et beaucoup de ceux qui font le signe de croix ou arborent un crucifix sur le terrain sont peu pratiquants ou pratiquent dans des religions qui ne sont pas toujours celles reconnues par le Vatican. Mais pour tous, l’objectif sera de jouer pour la paix dans le monde, en invitant les communautés de croyants à une rencontre pacifique sur tous les terrains, pas à la confrontation. Le pape François est devenu un champion des gestes spectaculaires de dialogue entre croyants. Le 8 juin dernier, il avait prié au Vatican avec le juif Shimon Peres, président d’Israël, et le musulman Mahmoud Abas, président de l’Autorité palestinienne. On imagine qu’au lendemain de la rencontre programmée le 1er septembre prochain, la presse ne pourra pas titré : « Les musulmans écrasent les chrétiens par 3 à 0 », ou l’inverse ! Lucien Mpama |