![]() Gouvernement de cohésion nationale: l'agitation gagne du terrainMercredi 12 Mars 2014 - 18:30 Il se prépare dans les milieux de la Majorité présidentielle une rencontre à Kingakati autour du chef de l’Etat que d’aucuns perçoivent déjà comme un signe annonciateur des changements attendus dans l’appareil gouvernemental.
Cette question du gouvernement risque, à l’allure où vont les choses, de tenir la vedette de cette session ordinaire de mars au regard de l’enjeu qu’elle représente par rapport aux intérêts des uns et des autres. L’on croit savoir que des tractations vont s’accentuer dans les groupes parlementaires tant de l‘opposition que de la majorité sur fond de repositionnement politique. La problématique de la mise à jour des recommandations des concertations nationales, avec comme point de mire, le fameux gouvernement, sera à n’en point douter l’une des matières-clé de cette session à côté de la feuille de route électorale de la Céni, de l’institution de la Commission nationale des droits de l’homme etc. Tout ce que l’on sait est qu’il s’agit d’un gouvernement de coalition dans lequel un quota sera réservé à l’opposition politique, selon le vœu du Chef de l’Etat qui entend impliquer toutes les compétences du pays dans l’œuvre de la reconstruction nationale. Il se susurre dans les milieux intéressés que des ex rebelles bénéficiaires de l’amnistie pourront aussi être éligibles dans ce gouvernement qui aura le mérite de fédérer toutes les sensibilités politiques du pays. Il s’avère que l’opposition part divisée puisqu’écartelée entre les pro et les anti Kengo, entre les concertateurs et les non concertateurs, les deux tendances ne faisant plus mystère sur leurs prétentions. Bien plus, au niveau de certains grands partis politiques de l’opposition, des sons discordants se font déjà entendre par rapport à leur participation dans ce gouvernement à l’image de l’UDPS ou encore du MLC où les ténors sont loin de parler le même langage. Une reunion à Kingakati A la majorité, les choses ne sont pas tout aussi faciles, avec à la clé, une gestion pas toujours facile des ambitions. Là-dessus, il nous revient que les Chefs des partis politiques écartés au départ par Matata Ponyo qui, au finish, n’a composé qu’avec une poignée, entendent revenir aux affaires. Entretemps, les membres de ce regroupement politique prestant au sein du gouvernement, sont loin d’accorder leurs violons. Des conflits d’intérêts mettant aux prises au sein de l’exécutif national quelques têtes couronnées de la majorité laissent entrevoir des fissures au sein de cette plate-forme qui a plus que jamais besoin de se ressouder autour de son autorité morale. La publication du dernier sondage Les Points dans lequel beaucoup des ministres en fonction se sont retrouvés en très mauvaise posture a contribué à exacerber la tension. La presse est même mise à contribution pour soigner l'image de tel ou tel ministre candidat à l'éviction. C’est dans cette optique qu’il faudra placer la réunion projetée pour ce dimanche 16 mars à Kingakati, dans la périphérie Est de Kinshasa. Cette réunion, apprend-on, s’avère une opportunité pour non seulement régler certains conflits internes au sein de ce regroupement politique, mais aussi pour lever les grandes options en rapport avec la formation du gouvernement de cohésion nationale. Il appert que Joseph Kabila, en sa qualité d’autorité morale, en profitera pour lever un coin de voile par rapport à ses choix en se prononçant notamment sur le prochain Premier ministre qui aura le devoir de fédérer toutes les sensibilités politiques au service de la nation. Wait and see. Alain Diasso Légendes et crédits photo :Matata Ponyo et quelques membres du gouvernement |