Nigeria : le pays ferme sa frontière avec le Cameroun pour lutter contre le terrorisme

Lundi 24 Février 2014 - 11:41

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Les autorités nigérianes ont fermé une partie de la frontière avec le Cameroun pour tenter de bloquer les déplacements des mouvements d’insurgés, comme les islamistes de Boko Haram, et des bandes criminelles, a annoncé dimanche 23 février l’armée nigériane

Cette fermeture a été imposée dans l’État d’Adamawa, un des trois États nigérians du Nord-Est vivant sous état d’urgence depuis l’offensive de grande ampleur lancée par l’armée contre l’insurrection islamiste après une vague d’attentats perpétrés par le groupe extrémiste Boko Haram.

« Ce que j’ai fait, c’est fermer complètement les frontières, personne n’entre, personne ne sort » de l’État d’Adamawa, a résumé le général Rogers Iben Nicholas, le plus haut commandant militaire dans l’Adamawa.

La décision de fermer une partie de la frontière longue de 2000 km (de l’État de Borno jusqu’à la région du delta du Niger) intervient après que les insurgés ont tué plus d’une centaine de personnes dans une attaque dans l’État de Borno.

Malgré l’état d’urgence, les islamistes de la secte Boko Haram continuent de mener de sanglantes attaques dans le Nord-Est, qui ont déjà fait plus de 300 morts depuis le début de l'année. Les insurgés utilisent souvent les axes routiers stratégiques de l’Adamawa, moins frappé par les violences que certains de ses voisins pour mener leurs attaques.

Pour le Nigeria, les islamistes ont établi des bases dans des régions peu peuplées chez ses voisins, notamment le Cameroun, le Tchad et le Niger, et s’enfuient de l’autre côté de la frontière après leurs attaques sur le sol nigérian pour éviter les poursuites de l’armée.

Les populations du Nigeria et du Cameroun craignent que cette décision visant à réduire l’afflux d’insurgés islamistes affecte les échanges commerciaux entre les deux pays et empêchent les déplacements des paisibles citoyens.

Dimanche toujours, le secrétaire d’État américain John Kerry a condamné les dernières attaques de Boko Haram, considérée par Washington comme une organisation terroriste, et a réitéré le soutien de son pays au Nigeria, notamment pour la fourniture d’une aide anti-terroriste.

Nestor N'Gampoula