Révélation de la police nationale : Moïse Katumbi négocierait une base arrière en Ouganda

Jeudi 10 Mai 2018 - 12:30

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L’opposant en exil est accusé de préparer un coup d’État à partir de la frontière ougando-congolaise.

Moïse Katumbi, encore lui, tient de nouveau le haut du pavé dans l’actualité politique de ces dernières heures. Une nouvelle accusation, cette fois-ci de la Police nationale congolaise (PNC), le présente comme un élément déstabilisateur en quête de pouvoir par des voies obscures. Le 8 mai, au quartier général de la PNC, en présence de plusieurs officiels dont le vice-Premier ministre chargé de l'intérieur, Henri Mova, et le patron des renseignements, Kalev Mutond, un certain Ayiki Taban Ibrahim a été présenté au public. C’est son statut et surtout ses relations avec l’ex-gouverneur du Katanga en exil qui aurait motivé cette initiative de la PNC.

Ce commandant de l’Alliance pour la libération des Congolais (ALPC), un groupe armé très actif à la frontière ougando-congolaise, a été arrêté en avril 2017 à Bunia. À en croire le porte-parole de la PNC, ce chef de guerre aurait vendu la mèche en divulguant le plan de déstabilisation des institutions que concoctait Moïse Katumbi et ses affidés. Son témoignage fut consigné sur un procès verbal. Sans ambages, l’intéressé aurait, d’après cette source policière, confirmé avoir rencontré, les 2 et 3 février 2017, en Ouganda, des gens se présentant comme des émissaires de Moïse Katumbi qui provenaient de l’Afrique du Sud et de la Belgique. Il aurait cité, entre autres, le colonel John Tshibangu et le lieutenant Masamba. Ces derniers cherchaient, par cette entrevue, à obtenir le soutien de l’ALPC en prévision de l’installation d’une base arrière dans leur bastion afin de faciliter un coup de force sur le régime de Kinshasa.

Une fois la requête aboutie, des hommes à la solde de Moïse Katumbi devraient investir la zone frontalière et ouvrir les hostilités à partir du territoire d’Aru, dans la province de l’Ituri, en synergie avec les miliciens de l’ALPC, aurait révélé le commandant qui, par la suite, a été déféré devant l’auditorat général.

Outre ses ennuis judiciaires, Moïse Katumbi, dont un des proches, en l'occurrence Oliver Kamitatu, avait menacé d’user de gros moyens pour venir à bout de ce qu’il a qualifié de mauvaise foi du pouvoir de Kinshasa à décrisper réellement l’espace politique, doit aujourd’hui faire face à cette nouvelle charge tendant à le discréditer davantage aux yeux de l'opinion.    

Alain Diasso

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