Situation politique : René Ilume invite le CLC à éviter la violenceSamedi 24 Mars 2018 - 18:00 L'ambassadeur de la RDC en poste à Juba, au Soudan du Sud, et révérend pasteur de son état, réagit au contenu du courrier adressé récemment aux Nations unies par la structure proche de l'Église catholique.
Dans une correspondance adressée aux Nations unies, le Comité laïc de coordination (CLC) a lancé un ultimatum aux autorités congolaises, réclamant l’application intégrale de l’Accord du 31 décembre 2016 et surtout son volet décrispation politique avec la libération des prisonniers politiques. Les laïcs catholiques ont fixé la date butoir au 30 avril. Au cas contraire, ils reprendront les manifestations de désobéissance civile, particulièrement les marches pacifiques. Opposé à cette démarche, René Ilume Tembele monte à nouveau au créneau pour récuser cet ultimatum. Il invite plutôt le CLC au calme, à la retenue et à attendre l’organisation des élections le 23 décembre car la violence ne sied pas du tout à toute organisation religieuse. « L’ultimatum du CLC fait directement penser à la violence. Or, notre Dieu est d’amour, de paix, opposé à toute démarche violente dans la recherche des solutions aux problèmes. C’est déjà une déviation regrettable que l’on ne doit pas retrouver dans le chef d’une institution à caractère chrétien. Moi je lance un appel pressant à nos frères catholiques, membres du CLC, afin de mettre de l’eau dans leur vin, et revenir à la saine doctrine chrétienne, une doctrine qui a comme objectif d’honorer et glorifier notre Seigneur Jésus-Christ, de défendre et promouvoir ses intérêts sur la terre, pour notre salut et celui du monde », défend-il. Pour lui, Le CLC, comme organisation à caractère chrétien, qui suit les traces de Jésus-Christ, devrait prêcher par l’exemple en respectant la Bible, les principes bibliques, les commandements de Dieu. Tout comme les politiques doivent respecter la Constitution, a-t-il dit, l’Eglise catholique de la RDC doit marcher selon les principes bibliques. Et l’un de ces principes énonce qu’un chrétien ne se confie pas dans l’homme ou une institution, mais doit se confier à l’Eternel (Psaume 2) « Les Laïcs catholiques devraient revenir au bon sens, car nous sommes observés par l’extérieur, les païens, les athées, etc. Nous devons prêcher au nom de notre Seigneur Jésus- Christ pour lui faire honneur et non émettre un autre son de cloche au risque d’insulter et déshonorer son nom et faire pécher le peuple, car Dieu punit de tels actes. Le CLC a intérêt à chercher le salut des âmes, les gagner pour le Royaume des cieux, au lieu de s’attarder sur les convoitises charnelles qui font la guerre à l’âme », a recommandé René Ilume Tembele. Faire de la politique ouvertement… Si le CLC s’intéresse à la politique, argue René Ilume, cela doit se faire en appliquant les principes bibliques de l’amour et la paix, et non la haine et la violence. « Et si le CLC veut faire la politique, qu’il se déclare comme parti politique et soit enregistré comme tel et cela se comprendrait, et non pas utiliser le nom de Jésus-Christ à des fins politiques (...) Or, Jésus-Christ n’a jamais fait de la politique, il n’a jamais formulé des revendications politiques contre le roi Hérode. Ainsi le CLC n’a -t-il pas à formuler des revendications politiques contre le gouvernement au nom de Jésus-Christ », fait-il remarquer. L’ambassadeur et pasteur René Ilume a souligné que ce n'est pas le chef de l'Etat, Joseph Kabila, qui organise les élections car la Constitution ne lui confère pas ce pouvoir. Cela est plutôt la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) qui, du reste, a donné les détails nécessaires relatifs au processus électoral. « Les élections sont prévues pour le 23 décembre 2018. Que le CLC ne s’érige pas en juge pour trancher même les intentions. On se doit d’être correct et honnête, c’est l’une des qualités de chrétien, en plus de la vérité comme ceinture, la justice comme cuirasse et l’évangile de paix comme sandales à nos pieds », a-t-il avisé À propos de la décrispation politique, le diplomate a rappelé que la justice doit être impartiale. La démarche du CLC, selon lui, pousse l’État à commettre un péché alors que la Bible instruit de prononcer correctement la justice qui est la deuxième arme d’un chrétien. Martin Enyimo Légendes et crédits photo :L'ambassadeur et révérend pasteur René Ilume Notification:Non |