Utilisation de la machine à voter : le MLC et l'UNC toujours sceptiquesSamedi 24 Février 2018 - 14:30 Les deux partis de l'opposition ne sont pas encore convaincus de l’utilisation de la machine à voter pendant les échéances électorales du 23 décembre 2018, au risque de créer de problèmes et tensions dans le pays. Le mouvement de libération du Congo (MLC) et l'Union pour la nation congolaise (UNC) continuent à exprimer leurs appréhensions sur la machine à voter qui ne semble pas les convaincre nonobstant les explications fournies à ce sujet par la Centrale électorale. Eve Bazaïba et Vital Kamerhe respectivement secrétaire général du MLC et président de l’UNC ont dernièrement effectué une visite à la Céni pour se forger une dernière conviction par rapport au recours à cette machine à voter. Visiblement, les lignes n’ont pas bougé quant à leur perception. Les deux acteurs politiques ont carrément rejeté l’utilisation de la machine à voter dans le processus électoral en cours afin, ont-ils déclaré, « de préserver et de garantir la paix sociale avant, pendant et après les élections ». Dans une déclaration commune faite à l‘issue de leur visite à la Céni, Eve Bazaïba et Vital Kamerhe ont stigmatisé les faiblesses desdites machines qui, selon eux, apporteront plus d’ennuis à la République qu’elles n’en résoudront. Ils ont avancé bien d’arguments pour justifier leur rejet. D’abord sur le plan du droit, ils ont noté le caractère illégal de l’usage de la machine à voter en total inadéquation avec l’article 237 de la loi électorale qui exclut explicitement le mode de vote électronique pour les élections en cours. Ensuite, le MLC et l’UNC estiment que sur le plan technique, la machine à voter affichent quelques insuffisances en ce qui concerne notamment le temps de vote, les erreurs d’impression, etc. Balayant l’argumentaire de la Céni faisant prévaloir le gain financier que le pays pourrait engranger en recourant à la machine à voter au regard des contraintes financières, le tandem MLC-UNC a trouvé des mots justes pour s’y opposer. « Alors que le prix d’une machine à voter est évalué à 400 USD, elle est curieusement livrée à la Céni à 1500 USD, soit 150 millions USD pour 100.000 machines », soutiennent Vital Kamerhe et Eve Bazaïba. Autrement dit, l’argument financier brandi par la Céni ne tient pas la route car la surfacturation appliquée dans l‘acquisition est simplement volontaire et ne procède pas d’une volonté à faire évoluer le processus électoral. D’où, estiment-ils, l’argument de rationalité évoqué par la Céni à la suite des contraintes budgétaires n’est pas fondé. En fin de compte, ils ont plaidé pour le maintien de l’utilisation des bulletins de vote comme lors des élections précédentes. Au-delà, les deux acteurs politiques se sont félicités de quelques avancées engrangées sur le processus électoral à la lumière des entretiens qu’ils ont eus avec les responsables de la Céni. Ils se sont réjouis que la Centrale électorale ait enfin accepté que l’audit du fichier électoral et du serveur soient fait par le groupe d’experts internationaux, les témoins des partis politiques et les observateurs indépendants. Ils ont également reçu des assurances sur la consolidation du fichier électoral ainsi que sur la présentation du projet de loi portant répartition des sièges prévue pour le 26 mars prochain au niveau du Parlement. En outre, l’occasion leur a été donnée de visiter le serveur central de la Céni, question de se rassurer qu’il est vide sans des données d’un quelconque candidat. Enfin, l'UNC et le MLC ont réitéré leur détermination à voir les élections du 23 décembre se tenir à échéance échue, sans dépassement du délai. Alain Diasso Légendes et crédits photo :Une partie de l'assistance lors de la lecture de la Déclaration commune MLC-UNC Notification:Non |