Préscolaire : je suis tout petit et je vais à l’école !

Lundi 28 Octobre 2013 - 15:41

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Nombreux sont les bébés de trois mois à un an, des enfants pas encore en âge d’être scolarisés, qui chaque matin prennent la route, un peu malheureux, dans les bras de leur papa ou de leur maman. Ce choix de déposer les petits à la crèche ou à la garderie s'explique par le fait que de nombreuses femmes à Brazzaville et ailleurs s’impliquent de plus en plus dans la vie active ou dans la formation

Dans les quartiers, nous voyons de plus en plus la naissance de crèches et de garderies, pour la plupart privées. Elles prennent place petit à petit, ce qui prouve que ce phénomène occupe une place importante dans la vie des Congolais. La raison principale, selon nos investigations, est rattachée à la modernité. Les jeunes femmes ne sont plus si souvent à la maison. Commerçantes, étudiantes ou employées dans une compagnie, les jeunes mères n’ont plus beaucoup de temps. Ce qui à une époque pas si lointaine était invraisemblable, aujourd’hui devient indispensable ! Placer son enfant lorsqu’on en a qu’un seul dans un établissement spécialisé pour la petite enfance, qui prendra soin du protégé pendant que la mère vaquera à ses occupations, n’est pas chose aisée.

Au début, tant pour la mère que pour l’enfant, c’est un déchirement. Ce n’est qu’avec le temps que l’on s’habitue, déclare Nadège Matondo. Cette dernière a dû laisser son enfant de moins de deux ans dans une crèche du quartier alors qu’elle commençait à faire ses preuves dans une entreprise privée. Au départ, l’enfant à la seule vue de l’établissement se rebellait, et la mère attristée par ce spectacle déchirant partait avec le cœur gros. Des tutrices très attentionnées lui prodiguèrent des conseils : « Le temps permettra à l’enfant de s’habituer dans son nouveau milieu, et vous verrez, à partir du deuxième mois à la crèche, il commencera à vous presser d’y aller. »

Toutefois, il existe de rares cas où la maman, « ménagère », se met aussi au pas. Dans le cas de Laurence, elle explique que son fils de quatre ans n’avait plus personne avec qui jouer lorsque les autres enfants de la même concession partaient à l’école. « Je dépose mon fils pas très loin de chez moi, mais il n’y va qu’à temps partiel, le temps pour moi de m’occuper de la maison et d’aller au marché. D’ailleurs, c’est sur le chemin du retour que je reprends mon fils. J’avoue que cela me détend énormément que de faire mon ménage paisiblement sans avoir à devoir reprendre mon fils parce qu’il aurait fait une gaffe. Je pense qu’être maman à temps plein n’est pas facile. Si on a les moyens de placer les enfants à la garderie, cela nous permet à nous maman de nous reposer brièvement. »

La difficulté pour nombre de parents qui ont opté pour ces garderies est de trouver une alternative pendant les grandes vacances scolaires. Il existe des écoles qui continuent leur activité pendant cette période de l’année, il faut donc se renseigner. Certaines maîtresses reçoivent quelques enfants à la maison. Dans ce cas, l’école se désengage de toutes responsabilités.

Le choix de l’école

Est-ce que les frais mensuels de la garderie dépendent de la proximité ou de la qualité de l’école choisie ? Tout dépend du revenu du ménage, de la qualité de l’école choisie et de sa proximité. Les coûts à la crèche peuvent aller de 8 000 à 30 000 FCFA selon que l’on dépose l’enfant à temps partiel où à temps plein. Certaines écoles privées, religieuses ou étatiques peuvent avoir un emploi du temps différent, ou par exemple, n’offrent pas de repas à midi ou même le lait le matin. C’est aux parents de pourvoir à ce que l’enfant pourrait consommer dans la journée.

La proximité aussi joue son rôle, Marianne, du côté de Moukondo, témoigne que sa fille est dans une crèche qui se situe au Plateau des 15-Ans à cause da la proximité avec la maison de ses parents. « Nous déposons mon mari et moi notre fille chaque matin, mais avec les embouteillages il était impossible de placer notre fille dans le quartier où nous habitons, on aurait été certainement parmi les derniers à la récupérer. Je travaille du côté de Poto-Poto, et mon mari dans le centre-ville. »

Quant à Annette, elle a eu le malheur de choisir une mauvaise école. « D’abord, il n’y avait pas d’enseigne dehors parce que l’école avait plusieurs bâtiments dans un même quartier. La maison qu’occupait la crèche des tout-petits était aussi grande qu’un salon. À l’heure de la sieste, les enfants dormaient sur des nattes, le plus souvent pleines de poussières à cause des chaussures des autres enfants. Je ne sais pas ce que mon enfant mangeait à midi, il était à temps plein dans cet établissement. Mais le constat le plus triste, c’est qu’à n’importe quelle heure que je pouvais récupérer mon garçon, il avait extrêmement faim. Pourtant, je mettais le goûter dans son sac ! »

Nourrice ou pas

Cette question n’est pas simple. Elle dépend du revenu des parents, mais surtout du bon choix de la personne qui pourrait garder votre enfant en bas âge. Le plus souvent, on recommande une personne mûre pour ce genre de besogne. Une femme expérimentée qui a des enfants. Mais, selon les témoignages recueillis, il vaudrait mieux mettre l’enfant dans une école que de le confier un à une personne étrangère. Vous n’aurez pas droit de regard sur ce qu’elle fait derrière vous. Ce n’est pas si simple de confier son protégé à une autre mère, est-ce qu’elle va en prendre soin comme vous le faites ? Va-t-elle suivre vos recommandations à la lettre ? Les moins expérimentées d’entre elles pourraient perdre patience avec votre enfant et se mettre à gronder, voire à battre votre enfant. D’autres profiteront de votre absence pour se reposer et user de vos réserves dans votre cuisine. Néanmoins, après avoir essuyé des échecs avec des jeunes et des moins jeunes, vous finirez par trouver la personne qu’il faut ! Mais en attendant, l’école reste la meilleure option.

Luce-Jennyfer Mianzoukouta