Centrafrique : un Pacte de transition a été signé à RomeMardi 10 Septembre 2013 - 18:44 Malgré la reprise des combats sur le terrain, l’Italie veut croire en un apaisement et une gestion partagée du pouvoir à Bangui La capitale italienne se met en action pour une diplomatie de proximité, notamment en faveur de l’Afrique. C’est à Rome, en effet, qu’a été signé lundi dernier « l’Appel de Rome pour la paix en Centrafrique », une initiative de la Communauté catholique Sant’Egidio et du ministère italien des Affaires étrangères, qui ont réuni les protagonistes des tensions actuelles en Centrafrique. Cet appel, un « Pacte républicain pour la transition », attendra d’être signé par les poids lourds de la politique centrafricaine, le président de transition Michel Djotodia et son Premier ministre, et ancien opposant, Me Nicolas Ntiangaye. Cette incertitude est alourdie par la reprise des combats à l’ouest du pays où les partisans de l’ancien président renversé, François Bozizé, ont désormais amorcé la contre-offensive pour la reconquête. Mardi, on parlait déjà d’une soixantaine de morts dans et autour de la ville de Bossangoa, le fief du président déchu. Il est certain que les développements de la situation sur le terrain influeront forcément sur l’avenir du Pacte signé à Rome, à supposer même que le président et le Premier ministre parviennent à le signer ensuite. La République centrafricaine est marquée par l’instabilité. Anciens miliciens devenus maîtres au pouvoir, les Séléka font l’objet d’accusations répétées de violations des droits de l’homme et, par leur comportement sur le terrain, d’alimenter l’insécurité plutôt que de la juguler. Bangui connaît braquages sur braquages, viols et pillages. Tout cela dresse un faisceau lourd d’incertitudes qui plombent l’avenir de la République centrafricaine. Mais à Rome on veut y croire. Marquée par son passage par les mouvements humanitaires « sans-frontiéristes », la ministre italienne des Affaires étrangères, Emma Bonino, ne veut pas se donner pour vaincue. Entre deux participations à la réunion sur la République centrafricaine mardi, la ministre a également reçu à la Farnesina, le ministère italien des Affaires étrangères, M. Mikhail Margelov. Envoyé du président russe, M. Margelov est surtout le chef du département Afrique en Russie. Avec la ministre italienne, il dit avoir fait un point de la situation en Égypte, en Libye et, surtout, au Mali. Ils ont tous deux encouragé les parties centrafricaines à se mettre dans une dynamique de paix pour la stabilité de l’ensemble de l’Afrique. Les délégués de Bangui : le ministre de la Réconciliation, Christophe Gazam Betty, et la vice-présidente du Conseil de transition, Léa Koyassoum Dounta, se sont sentis rassurés de voir que des puissances occidentales non directement impliquées dans l’histoire passée de la République centrafricaine sont disposées à leur venir en aide. Une aide espérée dans la capitale où l’on vit dans l’angoisse la perspective de nouvelles violences politiques, mais une aide redoutée au nord où l’on semble résolu d’en découdre pour le renversement des nouvelles autorités du pays. Lucien Mpama |