Violences sexuelles : l’ONU prône l’intensification de la lutte contre l’impunité
Il ressort cependant de ce nouveau rapport qu’il reste encore beaucoup à faire pour éradiquer ce fléau sur le territoire congolais. Des progrès réalisés ne seraient que timides pendant que la volonté politique peine à se traduire sur le terrain. En effet, les enquêteurs de l’ONU ont noté que les coupables échappent presque toujours à la justice que les officiers supérieurs sont rarement poursuivis pour ces genres des fortraitures. Seulement cent quatre-vingt-sept condamnations à des peines de prison allant de dix mois à vingt ans ont été prononcées en cette période par des tribunaux militaires. Certes, il s’agit là d’une évolution par rapport aux dernières statistiques, mais la vérité est qu’on est encore loin du compte. Plusieurs raisons peuvent, en effet, justifier cet état de choses notamment la persistance de l’insécurité dans l’est de la RDC où la présence de la Monusco ne semble pas tout régler. L’absence de l’autorité de l’État dans certains territoires est durement ressentie par les populations locales devenues la proie facile des groupes armés. C’est non sans raison que le chef des opérations de maintien de la paix de l'ONU, Hervé Ladsou, exhorte le gouvernement à vite combler le vide et à restaurer l’autorité de l’État dans les territoires jadis libérés de l'emprise des groupes armés où le besoin se fait cruellement sentir. L’ONU a, par ailleurs, recommandé à l’État congolais à accorder un grand intérêt dans la lutte contre l’impunité et à conclure rapidement des enquêtes efficaces et indépendantes, lesquelles enquêtes devront se matérialiser par les poursuites des auteurs présumés, y compris ceux ayant une responsabilité de commandement. Autre recommandation onusienne : l’assistance juridique gratuite des victimes, la création en leur faveur d’un fonds de réparation et l’adoption d'une loi sur la protection des victimes et des témoins souvent cible de menaces et de tentatives d'intimidation. Alain Diasso Légendes et crédits photo :Les Fardc responsables d'un tiers des cas de viols recensés entre janvier 2010 et décembre 2013 |