Les Dépêches de Brazzaville



Travaux publics : vols répétés de matériaux sur le chantier routier Gamboma-Makotimpoko


Le lancement courant juin dernier des travaux de construction de la route en terre devant relier Gamboma, à partir du village Béné, sur la RN2, à Makotimpoko, sur les berges du fleuve Congo, en passant par les localités de Mbaya, Tsampoko et Inta, avait suscité un grand espoir parmi les populations de cette zone. Six mois après, l’espérance n’est pas retombée au regard des quelques progrès enregistrés sur le terrain, mais des témoins ayant requis l’anonymat dénoncent l’existence d’une contrebande savamment orchestrée par des équipes chargées de la mise en œuvre du projet.

Nuit et jour,  des sacs de ciment, des fers, du gravier ou encore du carburant  sont revendus au premier venant à des prix dérisoires. « Parfois, ils ont chargé dix tonnes de ciment pour le chantier depuis Brazzaville, et lorsqu’ils arrivent sur le terrain, ils en déchargent sept et repartent avec les trois autres pour les revendre à bas prix », rapporte un  témoin qui craint que ces pratiques ne retardent la réalisation du projet. Il estime en outre que ce trafic impliquant à la fois des ouvriers et des livreurs de matériaux prospère sur la quasi-inexistence d'équipes de contrôle. Par ailleurs, les ouvriers ne seraient pas régulièrement payés.

Lors d’une tournée d’inspection et de contrôle des chantiers en cours dans le nord du Congo, la mission des techniciens du ministère de l’Équipement et des Travaux publics avait, pour ce qui concerne le département des Plateaux, ciblé onze axes routiers prioritaires parmi lesquels celui dont il est question ici, qui mesure 84 kilomètres. Il n’est pas certain que les travaux en cours aient couvert la moitié du parcours. Si l’on y ajoute le vol des matériaux de construction, évidemment le délai de douze mois pourra être difficilement tenu.


Gankama N'Siah

Légendes et crédits photo : 

Photo : Un tronçon du chantier routier Gamboma-Makotimpoko. (© DR)